Jeune, elle aurait bien aimé faire du sport. Comme tout le monde. Mais atteinte d’une maladie génétique évolutive, elle souffre de mal-voyance et bientôt d’une cécité complète. “Jusqu’à ce jour, il y a huit ans, j’ai eu la possibilité de me lancer dans le tir à l’arc avec l’Association rouennaise des sportifs aveugles et amblyopes (ARSAAH), raconte Michèle Elard, et tout de suite, je m’y suis sentie vraiment à l‘aise.”
Et de fait, au bout de trois ans de pratique seulement, à raison de deux heures par semaine, cette habitante de Bonsecours décroche son premier titre de championne de France Handisport qu’elle reprend ensuite à trois reprises. “Mon meilleur souvenir, c’est surtout l’an dernier, aux championnats d’été à La Teste-de-Buch (33) quand j’ai battu de 94 points le record national !”
Tirer à 30 mètres
Un sourire dans la voix, teintée d’une pointe de fierté, Michèle Elard poursuit : “Le tir à l’arc, c’est avant tout un travail sur soi. Un millimètre de trop sur un geste et c’est 50 centimètres d’écart sur la cible” prévient-elle. Puis elle ajoute : “Pour moi qui suis nerveuse, c’est un sport qui me calme. Il faut faire le vide dans sa tête.”
Il reste que la performance intrigue : comment peut-on être aveugle et tirer dans le mille à 30 mètres ? “Grâce à un système de potence avec un repère tactile qui nous sert de guide” explique-t-elle. “Mais c’est surtout des heures et des heures de travail pour trouver la position exacte. Et un travail qui se mène en équipe !” insiste-t-elle reconnaissante à l’égard de son entraîneur, Michel Coquelin qui la suit depuis le début. Aujourd’hui, Michèle Elard a acquis de l’assurance. “Mon parcours, c’est aussi une revanche sur le handicap, l’envie de montrer qu’on peut être aveugle et aller loin” conclut-elle.
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