Non, les arts martiaux ne sont pas l'apanage des hommes. Âgée de 17 ans, Ayem Boussenane les pratique assidûment depuis quatre ans et défend l'idée qu'il n'y a "pas de distinction entre hommes et femmes dans les arts martiaux". C'est son père qui lui a fait découvrir la discipline : "Il a été champion de boxe chinoise et ce qui m'a impressionnée, ce sont notamment les jeux de jambes, alors je lui ai dit que je voulais aussi en faire", se souvient-elle.
Malgré son jeune âge et son petit gabarit, la jeune Rouennaise commence alors le kung-fu, dans la même association sportive que son père, tenue par le célèbre cascadeur Abdou Sagna, puis se dirige vers le taekwondo, qu'elle pratique pendant trois ans et demi. Aujourd'hui, elle s'exerce aussi au maniement des armes avec le wing chun, originaire de Chine. Parmi ses cinq sœurs et frère, elle est d'ailleurs la seule à poursuivre sur la durée la pratique des arts martiaux. "Je pense que mon père et ma famille sont fiers de moi", dit-elle, sans vouloir trop se mettre en avant. "Il faut savoir encaisser les coups, persévérer et ne pas abandonner", poursuit Ayem Boussenane. De sa première compétition en boxe thaï, qui a été difficile à mener "avec un résultat assez terrible", elle n'en ressort que du positif pour la suite de son parcours. "La compétition permet de mettre en valeur ses performances, de se confronter aux autres et surtout, ça donne une lueur d'espoir pour toutes les filles qui veulent pratiquer les arts martiaux." Son engagement sportif aide aussi la jeune Rouennaise, élève en terminale au lycée des Bruyères à Sotteville-lès-Rouen, à avoir "plus d'assurance et de confiance en elle". "J'aime me dépasser dans le sport comme dans ma scolarité, souligne-t-elle, alors qu'elle s'apprête à passer son bac. Je n'ai pas d'inquiétude, je crois en moi !"
Défendre ses idées
Les arts martiaux ont conforté Ayem Boussenane dans son engagement pour "changer les mentalités" sur la pratique sportive et œuvrer dans le même temps pour plus d'égalité entre femmes et hommes. "Je veux montrer que le sport est accessible à tous et combattre les idées préconçues, même si je sais que ça va prendre du temps", poursuit celle qui, après une licence en sciences politiques à Rouen, entend rejoindre un Institut d'études politiques en région parisienne. "Je souhaite à terme devenir diplomate. Ce sera un tremplin pour diffuser mon engagement à un public plus large." En attendant, elle donne déjà des cours de taekwondo dans son association sportive pour transmettre sa passion auprès des plus jeunes pratiquants, filles comme garçons.
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