Ce vendredi 13 avril, les salariés de la raffinerie Petroplus, à Petit-Couronne, ont débuté la journée par une bonne nouvelle : une part "substantielle" de la vente des stocks qu'ils bloquent permettra de "financer les éventuelles conséquences sociales de la procédure de redressement en cours". Un accord entre la direction de l'entreprise, les banques et le gouvernement a finalement été trouvé.
Dans la foulée quelques minutes avant de participer à une opération escargot sur l'A13, aux côtés de salariés de M-Real, Legrand ou encore Paris-Normandie, l'intersyndicale CGT-CFE-CGC-CFDT de la raffinerie a tenu une conférence de presse pour dévoiler les réponses des "neuf candidats républicains" à la présidentielle (Marine Le Pen ayant été tenue à l'écart de la démarche, ndlr) au projet de "charte de l'industrie" qu'elle leur avait soumise fin mars.
Les neufs candidats se sont déclarés très majoritairement favorables aux quatre propositions de loi de l'intersyndicale :
1. Egalité de traitement entre les marchandises produites en France et importées,
2. obligation de cession de la part d'une société désirant fermer un site en France si un repreneur "solide" se présente,
3. affirmation de la responsabilité du cédant, tenu de s'assurer de la capacité du repreneur à assumer les responsabilités sociales et environnementales
4. obligation par les entreprises de "sécuriser la dette sociale" en versant les provisions mensuellement (congés payés, comptes épargne temps, etc.) à une entité externe.
Toutefois, Nathalie Arthaud (LO) et Philippe Poutou (NPA) se sont déclarés contre la proposition n°1, et Nicolas Sarkozy (UMP) contre la proposition n°2.
Reprise : "5 ou 6 pistes sérieuses"
"Nous avons voulu mettre chaque candidat devant ses responsabilités, a expliqué Yvon Scornet (CGT), l'une des figures syndicales de la raffinerie. Si un jour ils votent contre ces propositions de loi, ils devront s'en expliquer". Par ailleurs, l'intersyndicale est revenue sur les négociations en cours en vue de la reprise du site de Petit-Couronne, alors que la date limite de dépôt des offres a été repoussée au 30 avril. A l'heure actuelle, l'intersyndicale croit savoir qu'il existe "5 ou 6 pistes sérieuses", mais les discussions se heurteraient à l'épineuse question de la "dette environnementale".
Depuis 80 ans, les sols ont été lourdement pollués par l'activité de raffinage. Une dépollution, qui interviendrait lors de l'arrêt de l'activité, pourrait "coûter plus de 100 millions d'euros", selon les syndicats. "Aucun repreneur ne s'engagera si cette question n'est pas réglée", a estimé Yvon Scornet. Reste à savoir qui payera la facture.
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