Après avoir prolongé neuf ans la tournée de son précédent spectacle La tragédie du dossard 512, dans laquelle il racontait à la première personne les aventures rocambolesques d'un concurrent à l'ultra-trail du Mont-Blanc, Yohann Metay surprend son public avec une nouvelle création déjantée : Sublime sabotage.
De l'art du "non-spectacle"
Dès les premiers instants sur scène, le comédien confesse d'emblée son échec au public, annonçant un spectacle sans texte et sans personnage, et avouant ses angoisses face à la page blanche. "Après le succès de La tragédie du dossard 512, je me suis retrouvé dans la position inconfortable de l'auteur attendu par son public, raconte Yohann Metay. Je me suis affreusement mis la pression pour imaginer un nouveau spectacle à la hauteur et mon envie de bien faire me figeait littéralement. Cette tentative d'écriture me rendait à la fois drôle et pathétique, et c'est ma femme qui m'a incité à faire de la création elle-même le sujet du spectacle." C'est donc à nouveau à la première personne qu'il confie aux spectateurs ses doutes, ses faiblesses, les conflits de son ego, mais aussi ses ressources insoupçonnées et surprenantes, le tout sur le ton de l'autodérision.
L'échec est humain
Comme La tragédie du dossard 512, Sublime sabotage est un récit fictif inspiré du réel. Avec le désir de livrer ses faiblesses aux publics, Yohann Metay, n'en vise pas moins l'universalité. Ce spectacle est bien le récit de son échec : le fruit des errances métaphysiques de l'auteur. Mais, quoiqu'écrit à la première personne, le spectacle nous présente une palette de personnages, de masques, d'allégories et de personnifications pour dire les faiblesses de l'humain dans toutes leurs richesses et leurs diversités : "En livrant mes angoisses de vie, je touche un peu plus l'universel." Mais ce qui distingue l'auteur, c'est cette volonté de donner à l'échec ses lettres de noblesse. Le titre du spectacle lui-même témoigne de cette préoccupation : "J'aime les oxymorons. Le sabotage chez moi, c'est un vrai problème, mais le spectacle permet de le sublimer, de faire de cet échec quelque chose de beau et de drôle et de donner du sens à l'échec."
Rire de nos faiblesses
C'est parce que chacun se retrouve un peu à travers ce personnage que ce spectacle fait autant d'effet aux spectateurs. Cette persistance à rater tout ce qu'il entreprend donne de bons fous rires, car dans ce spectacle fantaisiste et dynamique, Yohann Metay ne cesse de faire le clown : "On rit du personnage qui vit une situation a priori normale mais s'enferme dans une mécanique absurde dans laquelle il finit par se tirer lui-même une balle dans le pied." Le comédien joue avec le public. Il l'intègre à sa narration comme partie prenante de son histoire et le séduit immanquablement par la fraîcheur de son jeu.
Pratique. Vendredi 11 juin à 20 heures à la Halle aux Grains de Pavilly. De 5 à 10 €. Infos sur ville-barentin.fr
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