Le 20 juin prochain, environ 2 400 000 Normands seront invités à participer, en même temps, aux premiers tours des élections régionales et des élections départementales. Ils choisiront 102 conseillers régionaux et 262 conseillers départementaux. Les membres du conseil régional seront élus sur des listes dans le cadre des départements : 36 dans la Seine-Maritime, 22 dans le Calvados, 18 dans l'Eure, 16 dans la Manche et 10 dans l'Orne. Les membres des cinq conseils départementaux seront élus en binôme mixte dans le cadre des cantons : 70 dans la Seine-Maritime, 54 dans la Manche, 50 dans le Calvados, 46 dans l'Eure et 42 dans l'Orne.
La proximité est très tendance
La désynchronisation entre le périmètre de chacune de ces élections et le cadre d'exercice de chacun des deux mandats, ne facilite pas la représentation et la défense de l'intérêt général se situant respectivement au niveau régional et au niveau départemental. En effet, les conseillers régionaux agissent au niveau régional mais sont élus sur une liste… départementale. tandis que les conseillers départementaux dirigent le Département mais sont issus d'un vote sur une portion du territoire de celui-ci : le canton. Cela favorise donc les partis pris localistes et les saupoudrages clientélistes.
Ce vu d'en bas est bien perceptible dans beaucoup de programmes. Des candidats aux régionales mettent ainsi en avant la défense d'intérêts départementaux tandis que des candidats aux départementales donnent la priorité à des questions cantonales. Les premiers confondent donc le mandat régional avec le mandat départemental. Les seconds se comportent comme des conseillers communautaires. Il est vrai que dire et faire dans la proximité est très tendance. Mais la proximité citoyenne en jeu est plus une affaire d'écoute et de compréhension que de kilomètres.
Le vote pour le département et la région :
comment ça marche ?
Le même jour, les électeurs votent donc pour une liste départementale rattachée à une liste régionale. Et pour un binôme cantonal de titulaires et de suppléants "autonomes" qui, par la suite, formera avec d'autres binômes une majorité ou une opposition dans l'assemblée départementale.
Aux régionales, c'est le scrutin de liste proportionnel à deux tours, avec une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête au tour décisif. Aux départementales, c'est le scrutin majoritaire à deux tours. Si l'attribution des sièges, à la majorité absolue au premier tour ou à la majorité simple s'il y a une deuxième tour, paraît lisible dans chaque canton pour les départementales, elle est beaucoup plus complexe dans chaque département pour les régionales.
En effet, si une liste régionale obtient la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour, elle se voit attribuer d'office un quart des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis à la représentation proportionnelle entre toutes les listes ayant recueilli au moins 5 % des suffrages exprimés.
Les sièges attribués à chaque liste sont répartis entre les différentes sections départementales la composant, au prorata des voix obtenues par la liste dans chaque département. Les candidats sont élus dans l'ordre de leur présentation sur chaque section départementale. Si aucune liste n'est majoritaire, un second tour est nécessaire. Les deux listes arrivées en tête peuvent y participer ainsi que toutes les listes ayant atteint au moins 10 % des suffrages exprimés. Les listes ayant totalisé entre 5 et 10 % des suffrages exprimés ont la possibilité de fusionner avec les listes qualifiées. A l'issue de ce second tour, la liste arrivée en tête obtient un nombre de sièges égal au quart du nombre des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis suivant les mêmes modalités qu'au premier tour.
Un an avant la présidentielle,
les Normands iront-ils voter ?
Les élections territoriales, toujours difficiles pour les majorités nationales sous la Ve République, sont des élections perçues, exploitées et interprétées comme des élections intermédiaires secondaires entre deux élections présidentielles reines.
Les différentiels de la participation citoyenne à ces différentes scènes électorales confirment cette hiérarchisation. En Normandie, le taux de participation n'est que de 50,7 % des inscrits aux départementales du 22 mars 2015. Il descend à 49,9 % aux régionales du 6 décembre 2015. Il atteint 80,9 % à la présidentielle du 23 avril 2017. C'est le grand écart !
Pourtant, depuis près d'une quarantaine d'années, les champs des compétences transférées et les capacités d'action du conseil régional et des conseils départementaux n'ont jamais cessé de s'accroître.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.