Pour les retrouver, rien de tel qu’une plongée dans l’ouvrage du Pr Bernard Boullard, "Plantes et arbres remarquables des rues, squares et jardins de Rouen" (éd. PTC / AREHN, 2006). "Un arbre peut être remarquable par sa forme, sa taille, son âge, son histoire, sa rareté ou sa présence insolite", explique M. Boullard, 85 ans, professeur de biologie végétale à l’université de Rouen jusqu’en 1986.
Il avoue avoir un petit faible pour le charme fastigié du square Verdrel (photo), découvert vers 1850 à Bois-Guillaume. A cette époque, les charmes fastigiés (de forme très élancée) ne couraient pas les rues. Un peu plus au nord, dans le parc du CROUS, rue d’Herbouville, vous pourrez observer deux chênes hybrides du Comte Ambrozy, nés du croisement entre un chêne chevelu et un chêne-liège. Rive gauche, dans le Jardin des plantes, plusieurs sujets valent également le détour, comme l’arbre aux pochettes, le noyer ailé du Caucase ou le pin mugo.
Une sélection d’arbres remarquables à Rouen, par Bernard Boullard :
-Les Chênes hybrides du Comte Ambrozy, cour du CROUS, rue d'Herbouville. "La rencontre la plus inattendue en matière de chênes à Rouen", écrit le botaniste dans son ouvrage. Feuillés toute l'année, ces chênes portent le nom du comte Ambrozy, qui en possédait un dans son parc de Mylnany, dans l'actuelle République tchèque.
-Le charme fastigié du square Verdrel (lire ci-dessus). Il se situe juste en face du Musée des Beaux Arts.
-Le mûrier blanc du 36, rue de Bihorel. Planté dans un jardin privé, il n'est visible de la rue uniquement lorsque le propriétaire de la maison entrouvre sa grille. Originaire d'Orient, le mûrier blanc a été introduit en France au XVe siècle pour nourir les vers à soie.
-L'arbre aux pochettes (davidia involucrata, appelé aussi arbre aux mouchoirs), Jardin des Plantes de Rouen. Fin avril-début mai, sa floraison est un régal pour les yeux.
-Noyer ailé du Caucase, Jardin des Plantes de Rouen, Stade Saint-Exupéry et square Verdrel. Sa particularité : ses très grandes feuilles dentelées (jusqu'à 35 cm).
-Pin de montagne, ou pin mugo, Jardin des Plantes de Rouen. Petit pin de rocaille, pas plus haut qu'un buisson. Un bonsaï naturel !
-Chêne pédonculé fastigié, rue du Champ des Oiseaux. Le chêne pédonculé dans sa forme fastigiée, parfois appelé "chêne-cyprès", est rare.
-Frêne monophylle, square Saint-Sever, de la rue d'Elbeuf. La différence avec un frêne ordinaire tient dans ses feuilles : "chacune d'entre elle est réduite à une seule foliole gigantesque", explique le Pr Boullard.
-If japonais "à prunes", Jardins de l'Hôtel de ville. Près de l'abbatiale Saint-Ouen, ce sujet de 6 mètres de haut n'est pas un if, mais un cephalotaxus drupacea. Il produit des "ovules" de la taille d'un oeuf de pigeon. D'où les "prunes" de son nom !
-Métaséquoia, cour du Rectorat, stade Saint-Exupéry, rue de la République et bientôt place du Général de Gaulle. Il s'agit d'un "fossile vivant", redécouvert dans une vallée isolée de Chine au cours de la Seconde guerre mondiale. Il a une croissance très rapide. Espèce réintroduite dans le monde entier à partir de 1945.
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