Les locaux de la Société havraise de télégraphie sans fil (SHTSF) sont une caverne d'Ali Baba. Postes anciens, collection de lampes, micros rétro… L'association, qui célèbre son centenaire en 2021, a constitué au fil des années un petit musée. Une partie de ses membres, les rétro-actifs, se consacre d'ailleurs à la restauration de ce matériel. Comme cet appareil fabriqué par un Havrais de 1929 à 1931, avec son haut-parleur et son antenne : "Il nous a été offert par son petit-fils et nous l'avons restauré, détaille Alain Leconte, trésorier de la SHTSF. Il fonctionne encore sur les grandes ondes. Dans la région du Havre, on ne peut capter que la BBC ou RTL." Sous la friture, on parvient effectivement à distinguer les notes d'un célèbre tube de Zebda.
Dans les années 30, les postes radios coûtaient très cher et constituaient une pièce maîtresse de l'ameublement du salon.
"Un poste de radio, dans les années 30, c'était deux à trois mois de salaire pour les ouvriers", poursuit le passionné. Faute d'alimentation, il fallait, en outre, recharger les batteries… chez le garagiste. "Pour écouter la radio, c'était très compliqué à l'époque !", note Michel Gailland, secrétaire de l'association et collectionneur invétéré. "Chez moi, les postes occupent tout un grenier… Pas le temps de finir une restauration qu'on en attaque une autre", raconte cet Yvetotais de 73 ans, tombé dans la marmite il y a bien longtemps, en écoutant le poste à galène construit par son grand frère.
L'association possède une collection de lampes, indispensables pour restaurer bien des postes anciens.
En contact avec le Japon ou les USA
Mais la Société havraise de TSF réunit avant tout des radioamateurs. Elle aide ceux qui le souhaitent à passer une licence auprès de l'Agence nationale des fréquences pour avoir l'autorisation d'émettre. Condition sine qua none pour pouvoir lancer un appel sur les ondes… et espérer être entendu. "Le mois dernier, on m'a répondu depuis Ottawa et New York", se réjouit Michel Reix, président de l'association. "C'est une satisfaction de pouvoir échanger avec un correspondant très éloigné, avec une puissance réduite. Cela veut dire que l'on a du bon matériel, bien réglé." Les discussions - en anglais - portent avant tout sur la technique, la qualité du son. "Surtout pas de politique ou d'ésotérisme", sourit Michel, qui loue la simplicité de l'outil : "En cas de catastrophe, il suffit d'une batterie, d'un poste émetteur/récepteur et d'un fil d'une quarantaine de mètres pour pouvoir communiquer." Une technologie justement utilisée par les personnages de la série populaire Walking Dead, en pleine apocalypse zombie…
Il y a quelques semaines, Michel Reix est parvenu à échanger avec un correspondant basé au Japon, à Ottawa, et un autre à New York, aux États-Unis.
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