Installé à Nantes (Loire-Atlantique) depuis 1982, Jean Blaise a profondément changé l'image de cette ville en créant la Maison de la culture et le festival des Allumées. Redonner vie à une ville grâce à la culture, l'homme sait faire. C'est pour cela qu'Édouard Philippe a fait appel à lui pour organiser les festivités des 500 ans du Havre en 2017. Le maire de la cité Océane avait fait le déplacement à Nantes pour voir comment la créativité donnait de l'élan à une ville.
Jean Blaise connaissait déjà Le Havre. "La ville était considérée comme une ville industrielle, grise et qu'il fallait éviter. Et puis, il y a eu le classement à l'Unesco [2005]. Je suis venu visiter Le Havre à ce moment. J'ai découvert une ville extraordinaire, vraiment, sans exagérer." Ce qui fascine Jean Blaise : l'architecture et la mer en cœur de ville. "Au Havre, vous êtes dans les éléments (les nuages, la mer, l'architecture). L'architecture Perret, c'est quelque chose. On pourrait détester cette architecture d'après-guerre. À Saint-Nazaire, par exemple, c'est abominable, même si la ville a été transformée depuis. Au Havre, l'architecture est noble. Il y a du génie ! Pour moi, Saint-Jo [l'église Saint-Joseph], c'est une des plus belles architectures du monde."
Quand il y a appropriation,
c'est gagné
Quand on lui demande d'organiser un événement pour fêter les 500 ans de la ville du Havre en 2017, Jean Blaise n'hésite pas très longtemps. "Même si je doute beaucoup, quand on fait appel à moi, j'estime que c'est un honneur et je ne peux pas dire non. Et de toute façon ça m'intéresse. C'est passionnant. J'avais carte blanche, sinon on ne peut pas travailler. Mais on a beaucoup parlé avec Édouard Philippe. Il faut de la confiance avec les politiques puisque l'on intervient sur l'espace public. À Nantes, j'ai de la complicité avec Jean-Marc Ayrault." L'ancien Premier ministre a été maire de Nantes de 1989 à 2012.
Jean Blaise n'imaginait pas que l'aventure allait se poursuivre. Il avait pensé l'événement comme un "one shot". Devant le succès, il a donc rempilé à la demande des élus havrais. "J'avais pourtant des craintes. De quel droit on fait ça ? On vient déranger un espace qui appartient à tout le monde. C'est extrêmement stressant. Quand il y a appropriation, c'est gagné." Et il y a eu appropriation, dès 2017, avec la Catène de containers ou encore UP#3 sur la plage. "Je ne m'y attendais pas. Ce qui m'intéresse, c'est de savoir si l'œuvre est juste là où elle est. Je ne cherche pas à savoir si elle plaît ou pas."
Le Havre est une ville qui le passionne, mais l'homme reste nantais dans l'âme. "J'y habite avec ma femme et mes quatre enfants. C'est ma ville. Mais je suis très attaché au Havre. C'est comme des vacances. La semaine d'ouverture d'Un été au Havre, on loue une maison avec ma famille et des amis. On y passe une semaine."
Un été au Havre 2021
Pour la cinquième fois, Jean Blaise s'est donc attelé à la programmation d'Un été au Havre 2021 (du 26 juin au 19 septembre). Il veut cette année créer la surprise, ne dévoilant rien des œuvres. "Je suis venu au Havre pendant les confinements. J'ai cru que la ville n'existait pas, que c'était un rêve. Il n'y avait personne. On va jouer là-dessus. Il va y avoir des apparitions éphémères, des faux-semblants, des mirages." Tout cela reste très énigmatique. C'est bien le souhait de Jean Blaise : encore et toujours créer la surprise.
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