Comment avez-vous réagi, dimanche, lorsque les résultats du premier tour sont tombés ?
"J'étais au côté de François Bayrou, jusqu'à 22h, et nous avons ressenti une très grande déception. Il est clair que le score obtenu n'est pas à la hauteur de la pertinence de ses idées mais aussi de la grande sympathie dont il bénéficiait auprès des Français. Celle-ci ne s'est pas traduite en votes".
Pourquoi, selon vous ?
"D'abord, car je crois que les Français se sont dits que la rigueur viendrait bien assez tôt, préférant le statu quo. Je crois également que, après avoir décliné notre programme très intelligemment, nous avons connu un passage à vide entre février et début avril. François Bayrou a réussi à retrouver un ton plus offensif lors des derniers jours de campagne, mais sans ajouter de propositions supplémentaires, contrairement à d'autres candidats..."
Que va-t-il se passer dans les prochains jours ?
"François Bayrou va s'adresser aux deux candidats. Il insistera sur les grands enjeux : le 'produire en France', l'emploi et la moralisation de la vie publique. Il dira pour qui il votera. Quant à savoir s'il impliquera ou non le MoDem derrière lui, je ne le sais pas. Franchement, cela m'étonnerait qu'il vote pour Nicolas Sarkozy. S'il le faisait, tout ce qu'il dit depuis cinq ans serait ruiné".
L'avenir du centre est également en jeu...
"Oui, la grande espérance de François Bayrou est de constituer un centre fort, avec un groupe parlementaire. Mais cela sera très difficile. Certains n'ont même pas attendu la fin des discussions pour se déclarer déjà pour l'un des deux candidats du second tour. De son côté, François Bayrou a fait son deuil de la présidentielle. Quelques jours avant le premier tour, il a confié que l'on pouvait servir son pays sans forcément être candidat à l'élection présidentielle. Venant de lui, ce n'est pas anodin."
Comment avez-vous vécu cette campagne ?
"C'était très enrichissant de travailler avec François Bayrou. Nous n'étions pas d'accord sur tout, c'est normal, mais nous avons eu des relations très fortes. Mon seul regret est de ne pas avoir été plus efficace, car François Bayrou portait une véritable réflexion sur l'avenir du pays. Franchement, je suis déçu par la tournure que prend la politique en France. Le succès des extrêmes, ces 30% de vote protestataire, doit inquiéter."
Propos recueillis par Thomas Blachère
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