Antoine Riquier est né il y a 32 ans, à Alençon. Trois frères et sœurs, des études à Argentan et à la Ferté-Macé, puis une école de commerce à Paris et un Bachelor en marketing. Des parents installés à Gouffern-en-Auge : ça tombe bien quand on est passionné d'équitation. Rien ne le prédestinait à devenir torréfacteur. Mais le jeune homme a des fourmis dans les jambes. C'est d'abord l'Angleterre, puis, loin du smog, il passe un an sac au dos à sillonner l'Amérique latine. D'abord seul en Argentine, puis son meilleur ami Benoît le rejoint pour quatre mois de voyage. Retour à Paris pour terminer ses études en alternance chez GRDF, où naît sa conscience écologique, puis chez Orange Business. RER le matin, boulot dans une tour. Il a 26 ans. Il ne veut pas de cette vie. Il parle espagnol, ce sera la joie de vivre des populations d'Amérique du Sud où, "malgré la misère, les gens ont le sourire", explique-t-il. "Cette énergie positive, vous la ressentez tous les jours." Mais la situation économique en Argentine s'est dégradée. Son choix s'oriente donc sur la Colombie, qui sort tout juste de cinquante années de terreur sous les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et qui affiche de bonnes perspectives.
Vendre du Made in France
Son pari ? Aller y vendre du saucisson ! "On a misé sur un produit français, il y avait une tendance de marché, une certaine population avait des revenus en hausse, c'était l'ouverture de restaurants gastronomiques", explique Antoine Riquier. Mais rien ne va se passer comme prévu. Malgré six mois de préparation avec des avocats, "arrivé sur place, ça n'était plus 3 mois, mais 11 à 13 mois pour monter la structure, avec seulement 70 % de chances d'aboutir, pour un investissement trois fois supérieur !". Le projet initial se diversifie grâce au côté festif de la population, avec l'importation d'encre invisible qui réagit aux ultraviolets. Ça plaît lors des soirées et l'entreprise commençait à fonctionner avec une trentaine de commerciaux, mais les fêtes se sont arrêtées à cause de la Covid-19. Dans le même temps, Antoine avait commencé à lorgner du côté du café. Le début d'une nouvelle aventure… Elle a commencé par une rencontre, avec David, un Colombien qui importe du vin français. Antoine Riquier lui confie qu'il ne trouvait pas très bon le café qu'il boit au quotidien. David lui fait alors découvrir de petits producteurs de plusieurs variétés de café dans des "finca", des exploitations près de la ville de Pitalito, dans la région de Huila, entre 1 200 et 2 200 mètres d'altitude.
Se démarquer des industriels
Mais le café est l'une des trois matières premières les plus échangées dans le monde. Il faut donc se démarquer. Deux amis montent une structure en France et les premières importations commencent. Il s'agit d'abord de tester les attentes de goût des Français. Quelques ajustements plus tard, Antoine Riquier s'initie à la torréfaction : calibrer les grains, contrôler l'humidité, la cuisson, affiner en fonction de la cible de clientèle : un an d'apprentissage. Puis l'entreprise "Café création" commercialise du café haut de gamme de qualité. "Notre difficulté actuelle est d'amorcer la pompe, de réunir assez de capitaux pour précommander et payer du bon café dans plusieurs régions de Colombie [pour assurer des approvisionnements permanents au fil des différentes saisons], l'importer, le torréfier dans un lieu de co-roasting artisanal, et le vendre. Pour cela, on lance actuellement un financement participatif, tout le détail est sur notre site web", explique Antoine Riquier.
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