"Les procédures peuvent parfois sembler longues", concède Élizabeth Labaye, conseillère municipale déléguée au patrimoine à Rouen, alors qu'est commémoré, mercredi 5 mai, le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte.
La statue équestre de l'empereur, décapitée pour l'occasion, a effectivement quitté son socle le 2 juillet 2020 pour rejoindre la fonderie de Coubertin à Saint-Remy-lès-Chevreuse (Yvelines). En cause, l'un de ses points de fixation, une patte du cheval, qui présentait des fragilités. Mais depuis, la statue est simplement stockée et n'a pas encore fait l'objet d'intervention particulière. "Il a fallu passer un appel d'offres, détaille l'élue. La commission doit se réunir pour trancher dans le courant du mois de mai." Car si la fonderie de Coubertin fait office de favori, plusieurs autres entreprises se sont portées candidates pour cette restauration qui devrait coûter à la Ville environ 200 000 euros.
Le travail devrait débuter en juin et l'empereur regagner Rouen "à la fin du mois de septembre".
Les liasses trouvées dans le coffre également restaurées
Parallèlement, les liasses de documents retrouvées dans le coffre qui se trouvait à l'intérieur du socle de la statue sont également en cours de restauration auprès de l'atelier Coralie Barbe à Paris.
Il s'agit des listes de donateurs qui ont contribué à la réalisation de la statue. Ces liasses seront ensuite numérisées "pour être mises à disposition des historiens", explique Élizabeth Labaye. Une opération qui devrait coûter environ 40 000 euros supplémentaires à la Ville. Reste encore un mystère entier : celui de savoir ce que contient le petit cylindre en laiton retrouvé dans le même coffre. "Peut-être des médailles de la ville ?", s'essaye l'élue. Là encore, l'atelier parisien a la charge de lever ce dernier secret.
La concertation en septembre ou octobre
L'empereur retrouvera-t-il son socle sur la place de l'hôtel de ville ? Rien n'est encore sûr. Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, avait proposé qu'il soit déplacé pour laisser la place à une figure féminine, comme Gisèle Halimi. Napoléon pourrait, lui, trôner au bout de l'Ile Lacroix, sous le pont Corneille, dont il a décidé la construction. Une concertation publique sur la question doit être lancée "en septembre ou en octobre", affirme Élizabeth Labaye.
Napoléon à Rouen
Napoléon a laissé sa trace à Rouen lors de ses deux visites, en 1802 en tant que consul puis en 1810 en tant qu'empereur. "Il voulait désenclaver l'hôtel de ville qui était déjà installé dans l'abbaye Saint-Ouen", détaille Guy Pessiot, historien spécialiste de la ville. Ses ingénieurs ont ainsi imaginé le pont Corneille, mis en service en 1829, ou encore la rue Lafayette vers l'église Saint-Sever, rive gauche. C'est aussi à ce moment qu'est pensée l'actuelle rue de la République, d'abord appelée rue Napoléon, puis rue Royale, et qui a mis plus de 50 ans à voir le jour. C'est pour ce travail d'urbaniste que Napoléon III a voulu rendre hommage à son oncle en 1865, en installant une statue à son honneur sur la place de l'hôtel de ville. Une statue tournée vers l'avenir, puisqu'elle regarde vers l'actuelle rue Lecanuet, achevée sous Napoléon III.
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