"Je me rappelle, je venais de m'inscrire à la fac et je vois quelqu'un faire du break sur le parvis du Campus 1. Je vais le voir et il me présente un groupe que j'ai intégré par la suite." Quand William Messi rejoint ces jeunes qui se lançaient dans la danse hip-hop, lui était déjà triple champion de Cameroun de break. Mais ça ne lui faisait pas peur de reprendre de zéro : "Pour mes études de droit, j'ai dû reprendre en L1 à Caen car il n'y avait aucune équivalence, alors que j'étais déjà en troisième année au Cameroun."
"J'ai découvert la danse devant un film"
C'est à 22 ans que William Messi arrive en France et, malgré "un choc des cultures", sa passion pour la danse est restée intacte d'un pays à l'autre : "J'ai découvert la danse devant un film : Street dancers. Quand j'étais en terminale, au début, je croyais que ce qu'il faisait était du montage ! J'ai commencé par curiosité." Ensuite, il a créé un groupe au Cameroun, participé à des compétitions et "l'aventure était lancée". Très vite, William Messi se rend compte de quelque chose : "Les salles étaient pleines de monde lors des compétitions, mais quand on terminait, on n'était pas payés." Ce constat sera, quelques années plus tard, un cheval de bataille pour le danseur.
Quelque temps après son arrivée en France, il intègre la gendarmerie en tant que réserviste, gravit ensuite les échelons jusqu'à devenir lieutenant. En parallèle, il gagne une compétition internationale de danse et continue ses études de droit jusqu'à devenir professeur en droit social.
On pourrait croire que ce touche-à-tout a eu plusieurs vies. Il mène de front chaque chose qu'il entreprend. "J'ai toujours tout fait avec passion. Ces univers décalés que sont la gendarmerie, la danse et le droit me permettent d'avoir un panorama entier. Je ne suis pas l'un plus que l'autre." C'est ainsi que William Messi a décidé d'allier la danse et le droit en créant ON2H, l'Organisation nationale du hip-hop en 2018. "En master 2, j'ai failli arrêter le droit, je voulais vivre de la danse. Un jour, en parlant avec un danseur, je découvre que de nombreuses personnes dans l'univers du break sont au RSA. Dans les compétitions de break, il n'y a aucun statut." C'est la prise de conscience. Grâce à ses connaissances dans le domaine du droit, l'association est créée avec pour but de restructurer le milieu du hip-hop : "Il faut structurer le milieu amateur, le milieu événementiel, créer un statut pour les danseurs en battle, etc." Il y a deux semaines, le ministère de la Culture leur a apporté son soutien et ON2H est devenu organisme ressource du hip-hop pour aider à la structuration. Une aventure à suivre…
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.