C'est une première mondiale, selon la revue spécialisée des élèves et officiers de la marine marchande. Samedi 24 avril, un navire a dû être mis en sécurité au Havre, à cause du coronavirus.
A bord du Fairway, 25 marins, dont 16 étaient positifs au Covid-19. Impossible, donc, de faire fonctionner les machines, il a fallu cinq remorqueurs et deux pilotes pour tirer le pétrolier jusqu'au port. Un cas emblématique du risque qui pèse sur les marins, selon le commandant Pierre Blanchard, qui préside l'Association française des capitaines de navires : "Si cela s'était passé en mer, on imagine bien les conséquences d'avoir un pétrolier en perdition, pour l'environnement ou la sécurité à la navigation. C'est une prise de risque inacceptable, qui devrait faire réagir les autorités."
Pour le marin, "la vaccination est la solution indispensable pour éviter ces cas graves". Aujourd'hui, en France, seuls les conducteurs de ferry ou de navettes fluviales de plus de 55 ans sont pour le moment prioritaires.
Des réserves d'oxygène
Pierre Blanchard redoute que cette situation ne complique encore davantage les relèves, déjà rallongées par le coronavirus. "Des frontières risquent de se fermer aux non vaccinés. Les marins au long cours sont particulièrement concernés car ils restent longtemps en mer, jusqu'à 12 mois pour certains étrangers", note celui qui s'apprête à embarquer au Ghana pour trois mois. Pour l'association, il est donc indispensable d'augmenter, en parallèle, les dotations des navires en oxygène, voire de leur fournir des ventilateurs ou générateurs. Elle est actuellement de deux fois 5L, pour les navires battant pavillon français. "Cela permet de tenir un malade pendant cinq heures, alors que le navire peut naviguer très loin d'un point où une évacuation sanitaire est possible." D'autant que certains pays, comme l'Inde, font eux-mêmes face à une pénurie.
Commandant Pierre Blanchard, président de l'AFCAN
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