Un style aujourd’hui reconnu puisqu’il a été choisi par l’Unesco pour illustrer un ouvrage sur la civilisation arabo-musulmane. Dans son salon aux allures de palais marocain, la conversation s’installe autour d’un thé à la menthe. Karim Jaâfar raconte comment est née "sa" calligraphie, le "style Jaâfar", de grandes lettres encrées de couleurs au calame, où l’écriture cède le pas à l’image.
"Quand je suis arrivé du Maroc à l’âge de 13 ans, je me suis retrouvé avec des enfants qui ne savaient rien de ma culture". C’est à travers sa culture que l’on existe, pense Karim Jaâfar qui fait alors découvrir à ses camarades français l’écriture arabe.
Choisi par l’Unesco
A 26 ans, il a passé treize ans au Maroc, treize en France se sent franco-marocain, et veut sceller les deux cultures. "La calligraphie, c’est l’Art de l’écriture", mais c’est avant tout l’Art qui servira de point de rencontre. Quittant les rivages codés de la calligraphie traditionnelle et religieuse, Karim Jaâfar crée ainsi son propre style, une écriture arabe qui parle à l’universel.
Aujourd’hui connu et reconnu dans les deux mondes occidental et musulman, aux cimaises des galeries parisiennes ou sur la chaîne Al Jazeera venue l’an dernier tourner un documentaire dans son petit pavillon de Cléon, Karim Jaâfar a été choisi récemment par l’Unesco pour illustrer un ouvrage sur la civilisation arabo-musulmane, traduit en quatre langues. Il y exprime ses valeurs, l’amour, la tolérance, la liberté d’expression, qu’il étire en lignes et arabesques sur fond blanc.
Ce qui importe, c’est la fluidité du mouvement, le geste parfait et sincère, jailli comme un souffle, d’une concentration intense. "Voilà pourquoi je ne travaille que la nuit", confie l’artiste. Pour le silence. Et il ajoute : "Le premier trait doit être le bon. C’est un art dans lequel on ne peut pas tricher".
Ariane Duclert
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