Ce n'est pas pour rien que les touristes la confondent régulièrement avec la cathédrale de Rouen. L'abbatiale Saint-Ouen est hors norme par ses proportions. L'une des plus grandes églises de France, une voûte plus haute que celle de Notre-Dame de Paris et une charpente remarquable : "l'une des dernières forêts encore debout", insiste Charlotte Hubert, architecte en chef des monuments historique chez Eugène architecte du patrimoine, maître d'œuvre pour la restauration. "Ce sera le projet emblématique de restauration du mandat", a confirmé Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen, Ville propriétaire de l'église. Car si personne ne conteste la majesté de ce symbole du gothique rayonnant, tous s'accordent aussi sur son état de délabrement important. "La particularité de ces grands monuments, c'est qu'ils sont tellement ouvragés, tellement sculptés qu'ils sont très fragiles", confirme l'architecte en chef. Et les campagnes de restauration de l'après-guerre commencent à dater. Les chutes de pierres se font fréquentes sur l'espace public au pied des portails. Reste que la charge était trop importante à soutenir pour la seule Ville de Rouen, qui a convié au tour de table financier l'État, le Département et la Région. Tous ont répondu présents.
Les travaux en cours concernent les pourtours de la tour couronnée et la charpente au niveau du transept Nord.
La charpente est longue de 137 mètres sous 33 mètres de voûtes.
Un chantier d'envergure
Le chantier est désormais lancé, jusqu'au moins 2024. La première tranche, en cours, comporte notamment la rénovation de la charpente au niveau du transept Nord ou encore la rénovation du portail des Marmousets, l'actuelle entrée par les jardins de l'hôtel de ville. Dans un second temps, l'ensemble du massif occidental, c'est-à-dire l'entrée principale par la place, sera restauré : la façade sera nettoyée, des pierres remplacées… Au bout du compte, l'église sera enfin rouverte sur la place.
Première tranche de travaux
La première phase de travaux, qui est en cours, est estimée à 7,4 millions d'euros hors taxe. Elle consiste en la réfection des pourtours de la tour couronnée. Il est aussi prévu la restauration de l'ensemble de la somptueuse charpente au niveau du transept Nord, la restauration du transept Sud et du portail des Marmousets.
Seconde tranche des travaux
Elle doit débuter à partir de la fin de l'année 2021 et est estimée à 12,6 millions d'euros. La seconde tranche consiste en la restauration totale du massif occidental. Cette façade ouest, l'entrée principale, fermée au public depuis des années, sera enfin remise en service et l'abbatiale rouverte sur la place.
Le financement
L'ensemble des travaux est estimé à 20 millions d'euros, hors taxes. Ils sont pris en charge pour moitié par la Drac et l'État, à 15 % par la Ville de Rouen, 15 % pour la Métropole, 10 % par le Département de Seine-Maritime et 10 % par la Région Normandie.
Par les marches, on aperçoit ici un autre chef-d'œuvre rouennais, l'église Saint-Maclou.
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