Pommes de terre, carottes, poireaux pousseront bientôt à deux pas des tours du quartier des Hauts de Rouen. L'idée de La Ferme des Hauts a été retenue dans l'appel à projets "les quartiers fertiles" de l'Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine). À la clé pour le porteur de projet, 430 500 euros qui permettront la production de légumes en plein cœur d'un quartier prioritaire de Rouen. De quoi sanctuariser la nature en ville et développer une filière de production urbaine qui existe déjà. "On aura une filière bio extrêmement courte, détaille Jean-Michel Bérégovoy, adjoint au maire à la ville résiliente qui porte ces projets. On aura la triangulation avec la production sur cette ferme et à Repainville, la transformation avec le restaurant Léo à table et la distribution en Amap [Association pour le maintien de l'agriculture paysanne] et dans un futur point de vente automatisé."
La Ferme de l'Aubette,
l'expérience concrète
L'entreprise Interm'Aide emploi, spécialisée dans l'insertion, porte ces projets aux côtés de la Ville. D'abord avec le restaurant Léo à table, sur les Hauts de Rouen. Et depuis mars 2020, avec la Ferme de l'Aubette à Repainville, où huit personnes en insertion travaillent, encadrées par un chef de culture qui les forme au maraîchage bio. "On veut se focaliser sur la filière alimentaire ultracourte", décrit Grégory Lamare, directeur d'Interm'Aide emploi. Et ce maraîchage urbain se prête bien à l'insertion de ces personnes, éloignées de l'emploi, qui travaillent à la ferme de l'Aubette pour maximum deux ans. "Ce qui touche à la nature est un super support, ça apaise, ça aide à se recentrer", juge Florian Alatte, le chef de culture à Repainville. Sur le parking de la ferme, d'ici le mois de juillet, un tout nouveau système de vente automatisée permettra de valoriser encore davantage la production et celle de la future Ferme des Hauts.
"Il y aura des légumes mais aussi des plats transformés par Léo à table, comme des soupes, des plateaux apéro", détaille Grégory Lamare. Pas question pour autant d'alimenter le mythe de la ville nourricière, le maraîchage urbain étant anecdotique face aux besoins. Il permet en revanche de rapprocher les citadins de la terre et de faire office de support pédagogique et de lien social. "Rapprocher ceux qui cultivent de ceux qui mangent est toujours bénéfique", estime Karen Yvan, coordinatrice pour le Champs des possibles. L'association gère des jardins partagés à Repainville et la ferme pédagogique du parc des Bruyères en organisant notamment des ateliers ouverts à tous. "On cherche à refaire le lien entre notre agriculture et notre alimentation." Prochaine étape, toujours sur les Hauts de Rouen, un projet de champignonnière dans un parking souterrain. L'investissement se chiffrerait dans ce cas en millions d'euros.
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Bonjour, pourrons nous acheter vos produits à la Grand Mare aux alentours du centre Malraux ?