Le vendredi, par exemple, on y dénombre près de 200 départs et arrivées. Une douzaine de lignes interurbaines partent et arrivent ici, en plein centre-ville. Face à l’augmentation des prix du carburant et du déclin annoncé de la voiture individuelle, "l’autre gare de Rouen" est appelée à voir sa place et son activité renforcées.
L’effet du billet à 2€
"La fréquentation est en hausse sur la plupart des lignes interurbaines de Seine-Maritime", confirme Anne Burgevin, responsable de la halte routière. Propriété du Conseil général, réhabilitée et modernisée à grands frais en 2005, sa gestion est confiée à Veolia Transport Normandie interurbain (VTNI). "L’âge d’or de la voiture, c’est terminé", affirme-t-elle. Le car retrouverait des couleurs "grâce notamment aux grands efforts consentis par les collectivités locales. Aujourd’hui, les véhicules sont modernes et confortables".
Pierre Lascabettes, le directeur des transports du Conseil général, en est convaincu : la marge de progression est encore importante, "renforcée par une tension énergétique forte". Il faut dire aussi que le recours au car est “artificiellement” boosté par un tarif unique incitatif (2€), mis en place en 2006 dans les liaisons interurbaines départementales, et découlant d’un choix politique : favoriser les déplacements des personnes sans permis, isolées ou à faibles revenus. Ainsi, la vente des billets et abonnements ne couvre que 10% du coût total de fonctionnement des cars interurbains. De 385.000 usagers en 2005-2006 (hors scolaires, qui représentent 85% des usagers des cars en Seine-Maritime), la fréquentation a brusquement bondi à 710.000 en moins de deux ans.
Afin que ce mode de transport séduise, il faut qu’il soit peu cher, rapide, et régulier. "L’accès direct au cœur des agglomérations est aussi un enjeu primordial", note Pierre Lascabettes. La halte routière de Rouen en est l’illustration parfaite. Mais pourra-t-elle accueillir davantage de cars dans les années à venir ? "Aux heures de pointe, il y a un phénomène d’engorgement. Il faudrait fluidifier l’accès" pour permettre un développement du site.
L’arrivée d’Atoumod
En attendant, sans bruit, les sept employés accueillent depuis quelques semaines une petite révolution technologique typiquement haut-normande : le système Atoumod. Du train au covoiturage en passant par le vélo ou le bus, toutes les possibilités de transport sont désormais regroupées sur un site internet unique (atoumod.fr). Via un système de carte à puce, les usagers pourront très facilement moduler leurs déplacements. Progressivement, jusqu’à l’automne, les lignes de bus régionales et départementales en seront équipées. Tous les cars disposeront à bord d’un lecteur de cartes, comme c’est déjà le cas dans les trains SNCF. La halte routière, elle, deviendra prochainement un point de vente Atoumod.
Thomas Blachère
A Paris ou Rennes avec Eurolines
"C’est la première fois que je le prends. Ce qui m’a convaincu ? Le prix", reconnaît un Rouennais en attendant son car Eurolines à destination de Paris. Si elles sont encore loin de détrôner les trains SNCF, ces liaisons interrégionales lancées en juillet 2011 sont promises à un bel avenir. Depuis un peu moins d’un an, il est donc possible de rallier Paris ou Rennes depuis Rouen, moyennant respectivement 8 ou 16€.
C’est sur le quai du Havre, côté Seine, que s’arrêtent les bus Eurolines. Pour Paris, trois allers-retours sont programmés chaque semaine : départ le mercredi, vendredi et dimanche ; retour le mardi, jeudi ou samedi. Temps de parcours annoncé : 2h15. Depuis 2010, il est également possible de se rendre à Londres ou Barcelone, via Paris. Exploitée par Veolia, la marque Eurolines a profité d’un assouplissement législatif afin de développer ces liaisons interrégionales, un “privilège” réservé jusque-là à la SNCF.
-
Repères
Téléphone. Chaque mois, la halte routière de Rouen traite près de 2.000 appels téléphoniques pour renseignements ou réservations. Tél. 02.32.08.19.75
Au top. Les lignes les plus fréquentées au départ ou à l’arrivée de Rouen sont la 71 (Neufchâtel), 73 (Gournay), 29 (Bosc-le-Hard) et 30 (Caudebec-en-Caux, via Duclair).
Scolaires. Les liaisons interurbaines de Seine-Maritime sont utilisées à près de 85% par les scolaires. Ce qui représente 14,5 millions de voyages par an.
Pratique. Ouverte de 8h à 18h du lundi au samedi, la halte routière de Rouen est située rue des Charettes, à 100 mètres de l’arrêt de Teor et de métro "Théâtre des Arts".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.