"Je suis un peu une babysitteuse pour les chevaux", s'amuse Irène Carlucci. Arrivée il y a quatre ans au haras de Montaigu, à Nonant-le-Pin, la jeune femme de 29 ans est palefrenière soigneuse.
Une vie rythmée au galop
Son quotidien : élever des équidés pour qu'ils deviennent de grands galopeurs. "Tous les matins, il faut leur donner de la nourriture. Ensuite, les juments qui sont prêtes à pouliner, on les met dans les prés toute la journée, puis, le soir, on les rentre dans leur box qui est plus confortable", détaille Irène Carlucci. Le poulinage, c'est la mise bas des juments, le moment où les poulains naissent. Afin que le personnel ne manque pas ces précieux moments, le haras de Montaigu est équipé de caméras et de dispositifs d'alerte placés directement sur les chevaux qui permettent d'appeler rapidement les soigneurs en cas de naissance. Lorsqu'un petit vient au monde, une course contre la montre démarre. Les poulains doivent être prêts à quitter le nid après seulement dix-huit mois d'existence. "Le monde du galop, c'est un vrai marathon à cheval", souligne la soigneuse avant d'ajouter : "À l'âge de deux ans, ils commencent déjà les compétitions." Au haras de Montaigu, tous les jours, le personnel consacre une partie de son temps à l'enseignement des poulains. "Ils partent de zéro : on leur apprend à se tenir et à ne pas avoir peur quand ils sont avec nous." Tout ce travail n'est pas fait pour que les chevaux restent au haras : lorsqu'ils sont prêts, des acheteurs du monde entier se ruent sur ces galopeurs de compétitions pour les acheter à prix forts. Parce que l'Orne, dans le domaine équin, a un rayonnement mondial.
Des chevaux qui font le tour du monde
Les étalons élevés au haras de Montaigu ne sont pas que sur le marché français, loin de là ! "Certains de nos chevaux ont été envoyés en Chine, au Japon, au Qatar et aux États-Unis. Ils peuvent rester ici, comme partir très loin !" Voir grandir les poulains sur les terres ornaises et les laisser quitter la maison, c'est "une fierté" pour Irène Carlucci. Mais c'est aussi un pincement au cœur : les élever, ce n'est pas rien, alors pour se consoler, "on les regarde à la télévision lorsqu'ils font des courses". Si la soigneuse n'a "plus le contrôle sur leur vie", il arrive parfois qu'en fin de carrière, les étalons reviennent au haras de Montaigu. "Ça fait plaisir de les revoir, on aime bien s'occuper de tous nos chevaux, mais quand il s'agit de ceux qui sont nés ici et qui sont revenus pour une raison ou une autre, c'est super, et encore plus s'ils ont eu du succès !", sourit-elle.
Un territoire en or pour les éleveurs
Les terres de l'Orne offrent aussi une qualité de vie incroyable aux éleveurs qui ont traversé les frontières pour venir travailler ici. Irène Carlucci est Italienne. Sa passion du cheval lui est apparue en France, chez ses grands-parents où, enfant, elle a appris l'équitation. Alors, venir dans l'Orne, c'était pour elle "une évidence". "Ici, les ancêtres ont élevé des gagnants, et tout ça, c'est ma passion, c'est mon quotidien. J'ai quitté ma famille pour en faire mon métier, et j'en suis fière."
Hippodromes et Covid-19 : des courses à huis clos
Si les courses sont toujours disputées pendant la crise sanitaire, par exemple sur l'hippodrome d'Argentan, celui-ci est impatient de retrouver son public.
De Bagnoles-de-l'Orne à Moulins-la-Marche, du Sap à Alençon, de Domfront au haras du Pin, de Rânes à Argentan, le département de l'Orne compte de nombreux hippodromes. Leur seul point commun : aucun ne peut plus accueillir de public depuis la pandémie de Covid-19. "Au niveau des courses, elles ont toutes lieu, mais à huis clos", explique Bernard Bouvret, vice-président chargé de la communication de l'hippodrome d'Argentan.
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"Lors des courses, il y a juste deux personnes par cheval, le driver et l'entraîneur, testés négatifs. Pas de restaurant sur place, ils se changent dans leur camion et, dès la course terminée, ils doivent repartir. Mais ils sont résignés. Par rapport à plein d'autres sports, ils ont la chance de pouvoir continuer leur activité et de toucher les allocations de course." Mais ce n'est pas la panacée. "L'hippodrome en lui-même n'est pas trop impacté", constate Bernard Bouvret. "Les dotations versées par le PMU sont un peu moindres, mais comme c'est à huis clos, nous n'avons pas le personnel d'accueil à rémunérer. En revanche, il y a un impact pour le restaurateur. Et tous les vacataires sont sans travail." Les recettes annuelles du PMU sont de l'ordre de 9 milliards. Impactées par la Covid-19, elles sont légèrement en baisse, "mais beaucoup de parieurs se sont rabattus sur Internet et ce qu'on entend dire, c'est que tout le monde en a ras le bol du confinement. Donc on espère une forte affluence dans les bars-PMU et sur les hippodromes, dès que cela sera possible, que les parieurs qui n'attendent que cela vont s'y ruer à nouveau."
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