Mercredi 7 avril, le tribunal correctionnel d'Alençon a condamné un quinquagénaire à un an de prison ferme auquel s'ajoute six mois avec sursis, avec interdiction de se rendre à Perseigne et d'exercer des activités avec des mineurs. Condamné à un mandat de dépôt, Kamel Djellali, 52 ans, a été immédiatement conduit en prison. Il devra indemniser les policiers.
Son fils interpellé
Le jeudi 1er avril au soir, cet habitant du centre-ville d'Alençon a appris que son fils de 15 ans venait d'être interpellé dans le cadre de violences urbaines dans le quartier de Perseigne, à Alençon, où l'adolescent habite avec sa mère. Le jeune a été déferré pour des tirs tendus de mortiers sur les policiers. Les violences étaient alors récurrentes depuis une quinzaine de jours dans ce quartier : 70 mortiers ont été tirés sur les forces de l'ordre, plusieurs voitures ont été brûlées et des caméras de vidéoprotection ont été détériorées. Le père s'est alors rendu à Perseigne puis au commissariat, où il a menacé et insulté les policiers : "Vous n'allez pas comprendre ce qui va vous arriver, vous allez voir ce que c'est une vengeance." Ensuite, selon plusieurs témoignages de policiers et de pompiers, il a bloqué l'accès des secours venus éteindre l'incendie volontaire d'une voiture dans le quartier. Les policiers ont dû faire usage de deux grenades lacrymogènes pour enfin pouvoir accéder à la voiture qui était en train de brûler, mais dont les flammes s'étaient propagées à d'autres voitures. Tout s'est calmé lorsque Kamel Djellali, interpellé vers 1 heure du matin, a ordonné aux jeunes de Perseigne : "C'est bon pour ce soir, attendez demain matin."
"J'ai fait une connerie"
À la barre du tribunal, l'homme a expliqué qu'il était très inquiet pour son fils, que sa seule volonté était de se faire arrêter pour le rejoindre en garde à vue au commissariat. "J'ai fait une connerie", a-t-il reconnu. Quant aux pompiers, "c'était une obstruction involontaire". Dans sa plaidoirie, le procureur a mis à mal l'aspect pacificateur du prévenu qui, en 2017, avait créé l'association Zermas dans ce quartier, association d'activités citoyennes et sportives après l'école et le week-end, subventionnée par la Ville d'Alençon. Le procureur a souligné les menaces proférées par le prévenu dès sa venue au commissariat à 23 heures : "Ça risque de chauffer à Perseigne." Puis une heure plus tard : "Vous verrez ce que vengeance veut dire." Encore une demi-heure plus tard au milieu d'un carrefour de Perseigne, il demandait aux policiers qui escortaient les pompiers "de faire demi-tour".
Durant la nuit de mercredi 7 à jeudi 8 avril, une compagnie de CRS a assuré la sécurité du quartier de Perseigne.
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