Le Dr Alain Fuseau est président de la communauté médicale d'établissement du groupe hospitalier du Havre.
Quelle est la situation à l'hôpital Monod, par rapport à la Covid-19 ?
"C'est un calme relatif avant la tempête. La zone havraise a été jusqu'ici assez protégée par rapport au reste de la Seine-Maritime, mais on sent une augmentation très claire des hospitalisations liées à la Covid. Cela monte doucement mais sûrement. Nous avons d'ailleurs, à la demande de l'Agence régionale de santé, activé des lits de réanimation supplémentaires, pour atteindre 27 lits aujourd'hui."
Le Dr Alain Fuseau est le président de la commission médicale d'établissement du groupe hospitalier du Havre. - GHH
Cela a-t-il un impact sur les opérations ?
"Au Havre, jusqu'en début de semaine, il n'y avait pas d'ordre de déprogrammation. Nous la mettons désormais en œuvre, sur des interventions non urgentes. Nous sommes attentifs aux opérations qui pourraient nécessiter de la réanimation post-chirurgie. Précédemment, nous avions travaillé avec les établissements privés. On se prépare à le faire à nouveau, selon l'intensité de la vague dans les jours à venir."
Les patients sont-ils plus jeunes
que précédemment ?
"Clairement, oui. La médiane a baissé, 50 % des patients ont plus de 60 ans, 50 % ont moins de 60 ans. Il y a aussi davantage de cas positifs, pas forcément des formes graves, chez les jeunes, y compris les enfants et adolescents, qui sont désormais testés à l'admission. Il y a un effet variant. Il y a une quinzaine de jours, le taux de variants était relativement faible, ce qui peut expliquer que nous n'ayons pas été submergés. Désormais, nous sommes à 80-90 % de variants parmi les cas positifs, quasiment exclusivement du variant britannique."
La fermeture des écoles était-elle attendue par les soignants ?
"Oui, tant un confinement généralisé qu'une fermeture des écoles. Une chose est sûre, il fallait faire davantage que les mesures déjà en vigueur, y compris en Seine-Maritime. Il faudra sans doute quelques jours de plus pour voir l'impact des mesures de freinage déjà en place, mais, clairement, nous avions le sentiment que ce ne serait pas suffisant."
Redoutez-vous l'impact du week-end de Pâques,
où les déplacements sont tolérés ?
"Le Président a autorisé les mouvements pour que chacun puisse se positionner pour les quatre semaines à venir. Je pense qu'il y aura un effet rebond d'ici la mi-avril. Il ne faut vraiment pas augmenter les risques de contamination ce week-end ! Il faut être très vigilant sur les réunions de famille, les repas… Prudence surtout avec les personnes les plus âgées, qui ne sont pas encore totalement couvertes par la vaccination. Elle couvre complètement quinze jours après la deuxième dose."
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