Que représente ce classement pour un cinéma indépendant comme le vôtre ?
"C’est une excellente nouvelle. Nous savions que nous avions fait le nécessaire pour le décrocher, mais nous n’imaginions pas que nous obtiendrions, dès le premier coup (fait rare !) les trois labels : patrimoine et répertoire, jeune public, et recherche et découverte. Au-delà de la reconnaissance par l’Etat du travail que nous menons, ce classement nous offre une légitimité pour négocier avec les distributeurs. Désormais, on ne pourra plus nous refuser certains films."
C’est aussi une bouffée d’oxygène sur le plan financier...
"Nous allons enfin pouvoir toucher des subventions. Environ 70.000€ par an pour le label 'art et essai' et 25.000€ pour le label Europa Cinemas décroché l’an passé. Pour une salle indépendante comme l’Omnia, avec une programmation de films d’auteur en version originale, l’équilibre économique est extrêmement fragile. Nous avons pris le parti de défendre un type de cinéma qui ne remplit pas forcément les caisses. Nous devons donc êtres aidés. Et comme nous ne bénéficions pas, je le rappelle, de subventions de collectivités locales, il a fallu nous tourner vers l’Etat et le Centre national du cinéma (CNC)."
L’Omnia a-t-il enfin trouvé son rythme ?
"Si notre fréquentation est en progression - en 2012, nous devrions atteindre 135.000 spectateurs -, elle demeure encore loin de l’objectif que je me suis fixé (150.000). On rame et on aimerait que le moteur accélère. Mais nous sommes dans un contexte de concurrence très forte. Par exemple, les circuits UGC et Pathé proposent les films en VO et cela nous fait du tort. En revanche, l’accord que nous venons de signer pour accepter les cartes illimitées Gaumont Pathé à l’Omnia devrait nous ramener du public."
Où en est le projet de réaménagement et de modernisation de ce que les Rouennais nomment encore souvent “les anciens Gaumont” ?
"En juillet, nous allons équiper tout le cinéma de projecteurs numériques. Equiper une seule cabine coûte 70.000€ et nous en avons sept. C’est un investissement lourd mais indispensable. Quant au chantier de réaménagement, le permis de construire a été transmis à la mairie de Rouen. Nous pouvons envisager une première phase courant 2013, bien que le lancement des travaux dépende aussi de l’évolution de notre fréquentation. Mais pour fidéliser notre public, je suis convaincu que nous sommes obligés de refaire ce lieu."
Une vie, six dates
1962 : naissance à Angers
1994 : directeur de l’UGC Ciné Cité Créteil (94)
1996 : directeur de l’UGC Ciné Cité Atlantis, à Saint-Herblain (44)
1999 : directeur de l’UGC Ciné Cité Mondeville (14)
2003 : directeur de l’UGC Ciné Cité Saint-Sever, à Rouen
2010 : directeur général de l’Omnia-République
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