Benoît Mauvieux, enseignant chercheur à l'Université de Caen, participe au projet de Deep Time. Il travaille sur la chronobiologie des personnes vivant dans la grotte.
Quel est l'objectif d'une telle
expérimentation ?
"C'est la première fois que quinze personnes se retrouvent enfermées dans une grotte, sans montre ni soleil. Le but est de montrer comment fonctionnent une horloge biologique, le rythme de sommeil, la température, l'effet de groupe sur l'organisation et la synchronisation d'une journée. Il y a onze autres professionnels qui travaillent sur des thématiques différentes.
De quels outils disposez-vous ?
La première contrainte est que le protocole ne doit pas prendre beaucoup de temps pour les "deep timers". On a des ordinateurs qui doivent résister à 100 % d'humidité dans la grotte. Les sujets ont un actimètre au poignet pour quantifier le mouvement, des électrodes afin d'enregistrer le sommeil. Ils doivent aussi ingérer une gélule pour évaluer la variation de la température corporelle. On utilise également des salivettes pour récupérer trois hormones (sommeil, croissance, réveil).
Quels sont les premiers résultats ?
En l'absence de lumière et d'obscurité, l'horloge biologique se décale sur une cadence de plus de 24 heures. Alors que certains ont déjà vécu une dizaine de cycles (un cycle correspond à une période d'éveil et une période de sommeil), certains n'en sont qu'à six. Il y a déjà des gens qui ne se croisent plus.
Et ensuite ?
Pour avoir des résultats scientifiques fiables, il va falloir croiser les données des différents laboratoires. Il faut compter un an."
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.