Depuis le coup d'Etat du 1er février qui a renversé la dirigeante civile Aung San Suu,plus de 2.600 personnes ont été arrêtées et quelque 250 tuées, selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP). Le bilan des victimes pourrait être plus lourd, souligne cette organisation locale de défense des droits de l'homme.
Aung Thura, un journaliste du service en birman de la BBC, avait été interpellé vendredi dans la capitale Naypyidaw. La BBC a annoncé lundi sur son site qu'il avait été remis en liberté, sans fournir de détails. Quarante journalistes ont été interpellés depuis le putsch, selon le site.
Les opposants au coup d'Etat ont décidé de manifester de jour mais aussi de nuit, nouveau défi à la répression.
A Mandalay (centre), capitale culturelle et deuxième ville du pays, des manifestants dont des enseignants ont comme la veille défilé en nombre avant l'aube lundi, avec pour certains des pancartes appelant l'ONU à intervenir.
Huit personnes ont été tuées et une cinquantaine d'autres blessées dimanche dans cette ville, régulièrement théâtre d'une féroce répression, a indiqué à l'AFP une source médicale.
Des tirs d'armes automatiques ont pu être entendus dans un quartier de jusque vers 23H00 locales (16H30 GMT). "Les gens étaient complètement effrayés et se sont sentis dans l'insécurité toute la nuit", a expliqué un médecin par téléphone à l'AFP.
"Manifestation de pancartes"
Pour s'élever contre la brutalité de la répression, un groupe de médecins de Mandalay a organisé une "manifestation de pancartes" alignées dans la rue comme autant de manifestants virtuels, a rapporté le media indépendant Voice of Myanmar. Des moines ont tenu une manifestation similaire.
A Rangoun, la capitale économique et la principale ville du pays, des manifestations se sont également déroulées tôt lundi matin dans certains quartiers. Des automobilistes klaxonnaient en signe de soutien aux manifestants.
A Hlaing, banlieue de Rangoun, des habitants ont lancé de centaines de ballons rouges gonflés à l'hélium auxquels étaient accrochées des affiches réclamant une intervention de l'ONU pour mettre fin à la répression, selon des médias locaux.
La situation reste très tendue à Rangoun où deux des cinq millions d'habitants sont soumis à la loi martiale.
A Monywa (centre), où un homme a été tué dimanche lors d'affrontements avec les forces de sécurité, des centaines de personnes ont manifesté lundi, selon des médias locaux.
La Birmanie se referme chaque jour davantage. Les connexions internet mobiles restent coupées ainsi que plusieurs réseaux wifi et seuls les journaux d'Etat sont disponibles.
Les condamnations internationales s'enchaînent, laissant les généraux de marbre.
Sanctions de l'UE
L'Union européenne doit sanctionner lundi 11 officiers impliqués dans la répression. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont déjà pris des initiatives similaires.
Les voisins de la Birmanie élèvent aussi la voix au sein de l'Asean (Association des nations de l'Asie du Sud-Est), à laquelle appartient la Birmanie et qui n'interfère habituellement pas dans les affaires d'un Etat membre.
L'Indonésie et la Malaisie ont appelé à une réunion d'urgence des dix pays de l'Asean pour discuter de la crise birmane. Le ministre des Affaires étrangères de Singapour, Vivian Balakrishnan, entame lundi à Brunei --qui préside cette année l'Asean-- une tournée qui le conduira aussi en Malaisie et en Indonésie.
Le groupe français d'électricité EDF a annoncé dimanche avoir suspendu un projet de barrage hydroélectrique en Birmanie, représentant un investissement de 1,51 milliard de dollars, à la suite du coup d'Etat.
L'abandon de ce projet, situé dans l'Etat Shan (est) et porté par un consortium qui compte EDF ainsi que le Japonais Marubeni et le Birman Ayeyar Hinthar, a été salué par les ONG Info Birmanie et Justice for Myanmar.
L'Australie et le Canada ont confirmé, sans autre commentaire, fournir une assistance consulaire à un couple de consultants australiens installés à Rangoun, Matthew O'Kane et Christa Avery --une Australo-Canadienne--, assignés à résidence au moment où ils tentaient de prendre un avion vendredi pour quitter le pays.
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