Alors que du jeudi 18 au mercredi 24 mars se déroule la semaine internationale de la forêt, c'est une première dans tout l'Ouest, et ça se passe dans l'Orne : la Safer (Société d'aménagement foncier et d'établissement rural), qui gérait déjà la bonne répartition des terres agricoles, débute désormais la même chose, mais pour les forêts privées. La situation est kafkaïenne et s'aggrave depuis 60 ans. La forêt représente 417 000 hectares en Normandie, et si un tiers est domanial, le reste appartient à des propriétaires privés. Ils sont 90 000 dans notre région.
Jean-Marie Leclercq, lance cet immense chantier qui va durer des années.
Remettre de l'ordre
Au fil du temps et des héritages, certaines parcelles forestières sont devenus minuscules, souvent moins d'un hectare. Ces situations aboutissent souvent à un manque, voire à une absence, d'entretien de ces parcelles, dont les propriétaires ne sont parfois même plus identifiés. Un invraisemblable paradoxe, alors que l'industrie ou que le chauffage ont de plus en plus besoin de bois. Ce morcellement apparaît donc préjudiciable à l'économie de la filière. "On est face à une atomisation des forêts, il est temps de remettre de l'ordre, le monde a faim de bois", explique Jean-Marie Leclercq, qui mène ce gigantesque projet, qui va sans doute durer plusieurs dizaines d'années. Il lance un appel à ceux qui envisagent d'un jour vendre leurs parcelles : "Contactez la Safer de l'Orne, on sait précisément estimer la valeur de votre propriété forestière et on essaiera de la vendre à un propriétaire voisin, qui ainsi agrandira sa petite forêt. Plus la surface est grande, plus elle peut être exploitée et devenir mieux rentable." 14 % du territoire de la Normandie est recouvert de forêts.
Le projet est géré par le bureau ornais de la Safer de Normandie. Le développement économique de cette filière serait synonyme de création d'emplois locaux, ils sont déjà 20 000 dans la région.
Ecoutez ici Jean-Marie Leclercq :
Cette restructuration s'accompagne aussi d'un autre volet, environnemental : les nouveaux acheteurs pourront bénéficier d'exonérations fiscales s'ils s'engagent à une gestion durable de la forêt. Pour les surfaces les plus grandes, ce peut aussi être une labellisation. Enfin, pour exploiter le bois, les propriétaires peuvent obtenir l'aide de professionnels forestiers. "Nos forêts doivent être valorisées, elles méritent d'être entretenues et gérées durablement afin d'assurer la richesse de nos territoires, en prenant en compte la biodiversité pour les générations futures", plaide Emmanuel Hyest, le président de la Safer Normandie.
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