"Certains ont besoin d'une écoute active. Mais d'autres ont vraiment décompensé. Ça a révélé chez eux une réelle détresse psychologique, accentuée par la crise du Covid-19", explique Mathilde Lechevrel, vice-présidente déléguée au sport, à la santé et à la qualité de vie de l'université de Caen.
Chaque semaine, 70 consultations pour aide psychologique et gestion du stress sont programmées au service universitaire de médecine préventive et de promotion de la santé (SUMPPS) de Caen. Une cinquantaine d'étudiants sont toujours sur liste d'attente. Une situation qui témoigne d'un besoin de soutien toujours élevé pour les étudiants, malgré la réouverture progressive des campus, depuis fin janvier.
Un avenir incertain et un fort décrochage
Pour Damien Daylies, infirmier sur le campus de la Manche, la souffrance est encore plus forte pour ceux qui n'ont pas de famille dans la région et qui ne peuvent rentrer chez leurs parents les week-ends. "J'échange avec des étudiants à Cherbourg et Saint-Lô pour les aider et les conseiller face au sentiment de solitude qu'ils ressentent. Je constate aussi une grosse inquiétude vis-à-vis de l'avenir, conjuguée à une motivation difficile pour suivre les cours en distanciel".
Marine Rabelle est présidente de l'association étudiante de la Fédération Campus Basse-Normandie. La jeune femme de 21 ans, étudiante en sciences, rapporte une détresse importante chez les étudiants étrangers. "La plupart n'ont pas pu voir leur famille depuis plusieurs mois à cause des frontières fermées." Pour Mathilde Lechevrel,"l'entrée à l'université est toujours un moment où on se construit ses repères. Mais dans une telle situation, c'est difficile et ça peut être une source de stress et parfois de décrochage". L'université a recruté environ 70 tuteurs pour lutter contre ce phénomène et accompagner ceux qui voudraient se réorienter.
Réouverture progressive des campus
Depuis janvier, les cours en présentiel reprennent progressivement. Le SUMPSS met en place des sessions de sophrologie afin d'aider les étudiants. Le service des sports, au SUAPS, est également devenu un lieu important pour faire face à l'isolement. Des activités hebdomadaires sont proposées. "Il y a un réel besoin social. On reçoit beaucoup de retours positifs, on sent que ça leur fait du bien et ça fait chaud au cœur", confie Mathilde Lechevrel. Des médiateurs sont chargés d'accueillir les étudiants et d'ouvrir des nouveaux espaces sur les campus de l'université de Caen. Une lueur qui pourra créer un peu de lien social en cette période maussade.
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