L'une des solutions pour limiter le coût des employés qualifiés dans de toutes petites entreprises est de se les séparer à plusieurs. "On est nés sur cette idée venue de chefs d'entreprise il y a déjà 15 ans dans l'Orne, avant de nous développer en 2013 dans le Calvados et en 2020 dans la Manche", explique Mathieu Thureau, chargé de développement du groupement d'employeurs Progressis, dont le siège est implanté à Sarceaux. "De quoi, à l'époque, bousculer des habitudes ancestrales, où chaque entreprise avait ses propres salariés à temps plein. Mais désormais, on a ancré ce mode de fonctionnement dans un certain nombre de têtes et les pratiques évoluent." Aujourd'hui, 150 entreprises normandes emploient les 80 employés de Progressis, qui recrute et gère les ressources humaines. Les salariés en CDI, dont Progressis est l'employeur unique, partagent leur emploi du temps dans plusieurs entreprises, adhérentes du groupement. Par exemple, sur des métiers-support comme assistant de gestion, responsable qualité ou chargé de communication en temps partagé. "Quand une entreprise a un besoin, c'est notre métier d'en trouver d'autres qui ont le même pour créer un poste à temps plein, donc ça prend un peu de temps. Leur témoignage, c'est que Progressis apporte, au juste temps, la juste personne avec les justes compétences." Ensuite, Progressis assure le suivi des salariés, y compris lors de soirées ludiques.
"Un boom d'expériences d'un seul coup"
Par exemple, Rudy Sangwa a été diplômé webmaster à Rennes il y a deux ans, puis il a été chef de projet digital en Ile de France. Mais pour se rapprocher de sa famille, il est revenu dans l'Orne, salarié chez cinq entreprises adhérentes de Progressis, à raison d'une journée par semaine dans chacune d'elles. "Pour être honnête, au début l'emploi partagé, c'était faute de mieux. Mais maintenant, j'en suis satisfait. Il y a un an je n'avais qu'un employeur où je ne travaillais que sur deux réalisations. Là, je travaille simultanément sur cinq projets et ça enrichit rapidement mon CV. Ça fait un boom d'expériences d'un seul coup." Rudy doit se déplacer entre ses différentes entreprises, d'Argentan à Condé-sur-Noireau, Domfront, ou Joué-du-Bois. "Je suis jeune et j'ai toujours beaucoup bougé, ça ne me dérange pas. Je préfère ça à un statut d'autoentrepreneur qui doit gérer sa paperasse. Mais la stratégie des différents employeurs est différente et il faut s'y adapter." Aujourd'hui, Rudy souhaite continuer son expérience chez Progressis : "On s'entraide entre les différents webmasters qui y sont employés. Même si on n'est pas sur les mêmes sites, ça permet de progresser plus vite."
"Actuellement, on recrute des conducteurs de lignes, des techniciens de maintenance, des peintres métalliers", explique Céline Matusiak, chargée de développement à Sarceaux. L'aventure vous tente ? "La porte d'entrée est un CV envoyé par Internet. Puis, il y a un premier contact par téléphone, suivi d'un rendez-vous physique, ou en visioconférence à cause de la Covid-19. Puis ce sont des tests pour vérifier les compétences réelles du candidat. L'ultime étape est une rencontre avec les différentes entreprises du nouveau recruté."
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