Après sept années passées à sillonner les routes de France, puis après un tour du monde à vélo, Simon et Alison Riembault ont désormais posé leur baluchon au bout d'une toute petite route à flanc de coteau, à Survie, dans la jolie campagne vallonnée, entre Vimoutiers et Exmes.
C'est sur les bancs de leur formation sanitaire et sociale que Simon et Alison sont d'abord devenus amis. "Ça me plaisait d'être en animation sociale et socioculturelle", explique Alison. Elle a travaillé durant les étés avec des enfants : "Mon dernier contrat, c'était à Lyon avec des jeunes aveugles et malvoyants." Mais la jeune femme a la bougeotte : "J'étais jeune, j'avais envie de découvertes et j'ai bossé en arboriculture et viticulture." Cette itinérance a duré sept ans, à bord d'un petit camion : "Ça me laissait aussi le temps de randonner, de faire du ski, de m'éclater dans la nature." Simon, lui, vivait dans son propre camion : "On travaillait sur les mêmes chantiers, dans le Var, en Suisse, dans les Côtes-du-Rhône, c'est à ce moment-là qu'on a monté la Carav'à Meuh, notre food-truck. C'était sept ou huit ans avant que ça devienne à la mode. On n'y cuisinait que les produits des producteurs locaux de là où on s'arrêtait. On a bossé comme des fous pendant toute une année, pour ensuite pouvoir partir durant un an, faire le tour du monde à vélo."
Le monde comme terrain de jeu
"Avant de partir, je me suis dit que je devais parler anglais, donc je suis allée rejoindre des amies australiennes rencontrées lors d'un séjour pour une ONG en Afrique. L'Australie, je l'ai traversée en stop", explique Alison. Pour son tour du monde, elle est partie de Brest à la voile : trois mois de navigation à bord du Bel Espoir, vieux gréement de l'association du père Jaouen qui emmène des enfants découvrir le monde. "J'avais mis mon vélo dans la cale du voilier", sourit Alison. C'est en avion que Simon l'a rejointe en Nouvelle-Zélande. Ils y ont travaillé un an, pour accumuler un pécule avant leur grande aventure : deux ans et demi et 33 000 kilomètres à vélo ! Asie du sud, Inde, Népal, traversée de la Chine, hauts plateaux de l'ancien Tibet, puis traversée de la Mongolie d'est en ouest, Russie, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan. Alison semble tourner les pages d'un atlas. Elle continue : "Iran, Turquie et retour en Europe. C'est aux portes de la Grèce que Philomène, notre petite fille, a été conçue." Normande globe-trotteuse, elle est née en octobre 2018, à la maternité de Lisieux (Calvados).
Le début d'une nouvelle vie
"On avait en tête de repartir traverser le Canada et les États-Unis, on n'était pas du tout prêts mentalement à se sédentariser, mais on s'est installés à Survie, dans une grande tente qu'avait installée mon père. Et finalement, on est restés là. Et aujourd'hui, on y fait du pain, c'était un vieux rêve de Simon, qui s'est mûri au fil de notre voyage. On a eu le temps d'en rêver", raconte Alison. "C'étaient des souvenirs d'enfance, l'odeur de la farine", explique Simon, qui a fait la formation de l'IMBP à Rouen (Seine-Maritime). En janvier dernier, "on a ouvert notre fournil La mie de Survie. Avant, on a été saisonniers, mais moi, j'avais envie d'avoir quelque chose de plus concret", précise Simon. "Je voulais un travail manuel, j'aimais bien le contact de la pâte, mais je ne voulais pas faire une boulangerie traditionnelle." Ultime étape pour le couple lors du week-end de Pâques : l'ouverture de leur dépôt de pain L'Épi Chouette, à Vimoutiers.
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