Il y a un an jour pour jour, le 17 mars 2020, la France entière s'est retrouvée confinée. Depuis, il ne s'est pas passé une journée sans restrictions sanitaires. Dans le Calvados, les archives départementales ont décidé, trois mois plus tard, de lancer une collecte de documents en mémoire de cette période inédite. Les Calvadosiens étaient invités à envoyer photos, poèmes, textes, vidéos ou encore dessins sous format numérique. Une initiative qui a aussi changé les habitudes de travail d'Hélène Bonnamy, responsable des archives privées. "On ne fait jamais de collecte en tant réel. Habituellement, il y a toujours un temps entre les faits et les éléments récoltés", explique-t-elle, journal de confinement à la main. Ces documents, Hélène en a récupéré une trentaine.
Des poèmes aux vidéos TikTok
Qu'ils aient 9 ou 80 ans, tous avaient envie de raconter la façon dont ils avaient vécu le confinement. Et chacun d'une plume qui leur est propre. "Un photographe nous a envoyé une soixantaine de clichés des rues de Caen vides qui paraissaient irréalistes", glisse Hélène. Mathis, du haut de ses dix ans et demi, a souhaité rendre hommage aux éboueurs par le biais d'un dessin, qu'il a évidemment signé. Un grand MERCI apparaît au feutre. Jean-François Leloup et ses enfants, Ninon et Paolo, ont choisi de remercier d'autres héros du confinement en fabriquant un CHU en carton. "L'idée était de partager un temps ensemble, tout en pensant aux soignants mobilisés pour sauver des vies", explique le papa.
Un an après, plongée dans les archives et l'espoir de l'époque
De là est née une maquette d'un mètre de haut. "Il y a cinq étages, avec un service hospitalier différent à chaque étage", raconte l'aîné.
"La collecte est le reflet de ce que les gens ont ressenti pendant le confinement"
Parmi les documents envoyés, il y a aussi la vidéo TikTok d'Emmanuelle Amsellem et sa fille. On les voit, entre autres, jouer au scrabble, faire de la couture, danser. "Elle a autant d'importance sur le fond que sur la forme, car elle témoigne de la nouvelle façon de communiquer née pendant le confinement", explique l'archiviste. L'humour a été le parti pris du duo. D'autres, comme ces élèves de 6e d'un collège de Lisieux ont envoyé des textes poétiques, en format papier. Ils sont stockés dans le plus grand des secrets des archives du Calvados. Direction le bâtiment Nord de la tour A du "magasin", rayon n°1 à droite, première rangée. Hélène les bichonne dans de robustes pochettes. "On contrôle la température et l'humidité pour conserver ces supports dans le temps." De quoi laisser une trace de ce fichu virus aux générations futures, à nos enfants, petits et arrière-petits-enfants…
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.