"Quand on fait un compte d'apothicaire atroce, on s'aperçoit que cela fait moins d'un mois de prison par victime décédée." Dominique Lemiegre, l'avocat d'une partie des familles de victimes du Cuba Libre ne cache pas son étonnement face à la décision du juge d'application des peines. "C'est presque un trouble à l'ordre public, mais il applique la loi", estime-t-il. Au mois de janvier 2021, les deux frères, anciennement gérants du Cuba Libre à Rouen, ont bénéficié d'une libération anticipée et de la mise en place d'un contrôle judiciaire avec bracelet électronique, après un peu plus d'un an derrière les barreaux. En octobre 2019, ils avaient été condamnés à cinq ans de prison, dont trois ferme, pour homicide involontaire. En août 2016, un incendie dans la cave du bar qu'ils géraient avait coûté la vie à 14 jeunes.
"Si vous n'avez jamais été condamné antérieurement, vous pouvez, à mi-peine, demander une libération", confirme Dominique Lemiegre, même si le conseil l'estime injustifiée dans ce cas, devant "l'émotion et le nombre de victimes incroyable".
"Pour nous, la vie normale, c'est fini !"
Rémy Hubert, le père de Zacharia, l'une des victimes qui était le DJ de la soirée, peine à cacher sa colère : "C'est conforme au laxisme de la justice. Pour nous, la vie normale, c'est fini. Elle a basculé. Et nos enfants, leur vie est partie ! Eux, leur vie va se refaire, tranquillement", témoigne-t-il, écœuré. Les victimes n'ont dans ce cas aucune possibilité de recours. Lui, tient surtout à ce que l'on n'oublie pas. "Avant tout, j'ai une pensée pour les 14 victimes et pour mon fils."
Rémy Hubert
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Décision incompréhensible, notamment quand une sanction a été prise, en cour d'assises.
Je comprends totalement la réaction des familles des victimes, qui doivent être dépitées.