Au gré des entrées et sorties dans le tribunal judiciaire du Havre, les notes d'Antisocial résonnent dans la salle d'audience. C'est la sono des salariés de Dresser Rand, qui squattent la rue du 129e, mardi 9 mars, devant la juridiction. Ils sont 550 à travailler dans cette usine, propriété du géant allemand Siemens Energy, dont 295 menacés de licenciement économique. La phase de consultation du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) s'achève dans quelques jours, le jeudi 18 mars.
Des postes supprimés sur un autre site
Mais le comité social et économique (CSE) de l'entreprise, qui doit émettre un avis sur ce PSE, a saisi la justice pour demander plus de transparence à l'entreprise. Les représentants des salariés réclament de pouvoir consulter les orientations stratégiques, c'est-à-dire ses prévisions d'ici à 2023 pour le site du Havre, mais aussi ceux d'Olean, aux Etats-Unis, et de Duisburg, en Allemagne, des sociétés qui produisent elles aussi des compresseurs et vers qui Siemens prévoit de transférer une partie des activités havraises. "Or, on a appris récemment que 500 postes seraient également supprimés à Olean. Ce que le CSE craint, c'est que Siemens ne privilégie son site allemand. La communication de ces données permettrait de lever le doute", a plaidé l'avocat du CSE devant le tribunal.
En face, l'avocate de Dresser Rand a rappelé que Siemens Energy avait communiqué au CSE "un rapport de 64 pages qui explique toute la stratégie du groupe et son impact sur l'usine du Havre". Quant aux données prévisionnelles à 2023, réclamées pour les "sociétés sœurs" à l'étranger, "elles n'existent pas, elles ne sont établies qu'à partir de juin 2021".
Le tribunal rendra sa décision le mardi 23 mars. Le CSE attendra cette décision de justice avant de donner son avis sur le plan de sauvegarde de l'emploi.
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