Depuis mi-février, des fouilles archéologique sont effectuées sous le parking de la place du Général-Leclerc, à Argentan. Préalablement au réaménagement de celle-ci, l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) espérait y découvrir des traces du passé médiéval de la ville. L'équipe de sept scientifiques n'a pas été déçue, avec d'abord la découverte de murs en pierres d'un mètre d'épaisseur. Il s'agit de ceux de la chapelle de l'ancien hospice d'Argentan, qui avait été construit au XIIe siècle. Puis, dans le sol de la chapelle, ils ont découvert plus de 60 squelettes qui y avaient été enterrés, ainsi qu'un sarcophage fermé, mais vide. "C'est d'un intérêt scientifique national pour l'étude d'une population variée, enterrée dans la chapelle d'un hospice", explique Hélène Dupont, archéologue de l'Inrap, en charge de ce chantier.
Ecoutez ici Hélène Dupont:
Sur la route des pèlerins
En fait, la grande chapelle qui a été découverte était divisée en deux plus petites, l'une dédiée à Saint Michel, l'autre dédiée à Saint Jacques. Argentan était sur la route des pèlerins qui se rendaient au Mont Saint-Michel et de ceux qui allaient à Saint-Jacques-de-Compostelle. Tous les squelettes étaient enterrés dans l'une des deux chapelles. Qui étaient ces gens ? "Sûrement des gens aisés. À l'époque, seuls les élites pouvaient être enterrées ainsi", explique Hélène Dupont, surprise de découvrir autant de squelettes de jeunes enfants. Peut-être une spécificité de cet hospice ? Dans la suite de l'histoire argentanaise, la chapelle a subi les affres de la Guerre de 100 ans, a été désacralisée… Des datations au carbone 14 vont être effectuées sur les ossements qui ont été découverts ici.
"C'est la vie qui continue"
Ces fouilles vont se poursuivre jusqu'au vendredi 19 mars, à la suite de quoi les engins de terrassement prendront la place des archéologues pour réaliser, comme prévu, la réhabilitation de ce lieu. "L'importance d'une fouille, c'est la découverte elle-même et l'exploitation qu'on en fait", explique Hélène Dupont. "Il ne s'agit pas de figer éternellement la situation, on intervient toujours avant des travaux, c'est la vie qui continue." Les archéologues ont désormais deux ans pour publier leur rapport, qu'ils espèrent pouvoir venir présenter aux Argentanais. Leur travail donnera également lieu à des publications scientifiques, partagées par la communauté des archéologues. Quant au sarcophage, rien n'est pour l'instant décidé : le laisser là où il est, sous un remblai de terre. Ou l'extraire, "mais à condition de l'exposer quelque part, mais où ?"
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.