Actionnaire depuis juin 2011, pourquoi avez-vous décidé "sauver" le FCR ?
"J’ai les mêmes ambitions que lors de mon arrivée en 2011, même si elles ont été contrariées faute d’accord à la tête du club. Je crois toujours que Rouen a un grand potentiel. Je le dis en tant qu’amoureux de football. Où peut-on encore développer un grand projet en France ? Ici. Je persiste".
Certains affirment que le club a subi un véritable "traumatisme". Partagez-vous cette analyse ?
"Je dirais plutôt que tout-le-monde est en souffrance. J’ai trouvé un club en piteux état psychologique. Travailler dans de telles conditions, avec tant d’incertitudes et la peur de l’huissier, a été très dur à vivre".
Comment expliquer que le FC Rouen soit tombé si bas ?
"J’ai deux explications. La première est une question d’hommes. Avec d’autres personnes à la tête du club, nous n’en serions pas là. Le président précédent (Pascal Darmon) ne voulait pas ouvrir le capital, car cela impliquait un changement de gouvernance... La situation a pourri et la dette a augmenté. La deuxième explication est que les charges du FC Rouen étaient calibrées pour la Ligue 2. Malheureusement, les produits n’ont jamais été à la hauteur, ce qui a étouffé financièrement le club dès novembre 2011".
Quelle était l’ampleur des dégâts ?
"Dans un premier temps, il a fallu lever 1,4 million d’euros pour équilibrer les comptes. Le 5 juin, la Direction nationale du contrôle de gestion l’a validé. Jeudi 21 juin, une assemblée générale extraordinaire se tient pour lever un million d’euros supplémentaire. Nous nous sommes engagés à le faire avant le 30 juin. Tout cela va réinstaurer la confiance."
La tempête passée, quels sont vos objectifs ?
"Je vise la Ligue 2 en trois ans. Je peux compter sur Didier Ollé-Nicolle, notre nouvel entraîneur. Il va falloir procéder à un recrutement plus intelligent car, aujourd’hui, notre masse salariale est extrêmement élevée. Il y aura une dizaine de recrues cette année et j’ai demandé que nos jeunes de CFA2 soient valorisés. Jusqu’à présent, il n’y avait quasiment pas de passerelle entre les jeunes et l’équipe première. C’est impensable dans une agglo de cette taille, pleine de talents".
Serez-vous un "hyper-président" ?
"Non, j’ai assez pâti de la présidence précédente pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Je concentrerai mon énergie sur les grands dossiers. C’est pour cela que j’ai nommé un directeur général, pour garder une certaine hauteur. Je me battrai contre le manque de transparence ou les dépenses somptuaires".
Propos recueillis par Thomas Blachère
-
Thierry Granturco en sept dates
1968 : naît à Lyon
1989 : stagiaire pro à l’Olympique lyonnais
1990 : devient avocat au Barreau de Paris
1994 : rentre au Barreau de Bruxelles
2011 : repreneur annoncé du Grenoble Foot 38
2011 : actionnaire et PDG délégué du FC Rouen
2012 : devient président du FCR
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.