"C'est plus que du folklore, c'est de l'histoire !" Du haut de sa vingtaine de participations et de ses cinq victoires, Philippe Chiappe sait de quoi il parle. Alors, quand les 24 heures motonautiques de Rouen sont menacées, le pilote ne reste pas de marbre : "Il faut que les volontés politiques soient affichées, qu'on stoppe le langage de sourd en nous demandant une course 100 % décarbonée sans nous laisser le temps de nous adapter et alors que la technologie n'existe pas !"
Fermeté politique contre
laboratoire de développement
Si l'épreuve disputée traditionnellement en mai est d'ores et déjà reportée au premier week-end d'octobre, pour gagner du temps, les organisateurs de la course d'endurance sur la Seine ne comprennent pas l'absence de dialogue. Jusqu'au 20 janvier dernier, date à laquelle la mairie a annoncé à Franque-Emmanuel Coupard et ses équipes qu'elle ne pourrait plus soutenir cette manifestation en désaccord avec son "ambition social-écologique". "Je pense que c'est une position politique… La vision populaire et sportive, on s'en contrefiche", regrette le président du Rouen yacht club, qui s'était engagé lors de la dernière édition, en 2019, à planter autant d'arbres que nécessaire pour compenser la pollution de la course.
Pour Philippe Chiappe, c'est aussi la dimension laboratoire de son sport qui pourrait en prendre un coup. "Rouen, c'est la seule course de 24 heures au monde, rappelle le Normand. Il y a des technologies hybrides et des nouveaux moteurs qui devaient être testés. Les 24 heures servent aussi à ça et c'est une école pour nos jeunes pilotes." Difficile, selon lui, pour les équipes, de mettre au point des bateaux non polluants sans possibilité de tester leur performance en conditions de course et sur la durée.
En l'état, il faudra encore attendre pour voir des moteurs hydrogène fiables et performants ou un bateau de course électrique, "alors que les batteries sont bien trop lourdes pour le moment". Franque-Emmanuel Coupard, lui, veut "rester optimiste et espérer". Pour défendre sa position, il sera d'ailleurs reçu en mairie, dès le vendredi 19 février, avec un objectif clair : "Empêcher qu'un événement vieux de 57 ans soit mis sous cloche."
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