Le 6 juin 1944, les Alliés débarquent sur les côtes de la Manche et du Calvados pour libérer la Normandie. Mais parmi les milliers d'aéronefs mobilisés le D-Day, certains n'ont jamais atteint leur cible. C'est le cas d'un planeur anglais tombé dans un champ de Montivilliers, près du Havre. "On en entend parler depuis qu'on est gamins", se souviennent Geoffroy Platel et Jean-Baptiste Beaussart, fondateurs de Poppies for Tommies. Cette association de passionnés s'est attachée à remonter le fil pour déterminer précisément le lieu d'atterrissage de ce Horsa CN45. "Cette histoire est parfois confondue avec le crash d'un bombardier américain, le 13 août 1944, dont l'équipage fut caché par des résistants locaux".
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Un planeur bien connu de la propagande allemande
Le planeur du 6 juin, lui, transportait des soldats britanniques et du matériel, notamment une jeep. Les deux pilotes et cinq observateurs d'artillerie sont très vite capturés par les Allemands. "Ce planeur, malgré lui, était sans doute beaucoup plus connu des Allemands que des Alliés, note Geoffroy Platel, ils l'ont photographié, filmé à des fins de propagande". L'équipage, dont le sergent Potts, blessé, a notamment été immortalisé après sa capture... à Bolbec, ce qui a pu ajouter de la confusion pour identifier le lieu. "Nous avons recroisé plusieurs photos aériennes d'époque et d'aujourd'hui, étudié la courbe des niveaux sur une carte pour évaluer la pente sur les photos, afin de déterminer l'endroit exact" poursuit le président de l'association. Poppies For Tommies a pu s'appuyer sur des photographies prises par des civils confiées par le Montivillion Jean-Hugues Caillard, mais aussi sur les recherches menées par un spécialiste de ces avions du D-Day égarés, le Calvadosien Ludovic Louis.
Poppies for Tommies
Notre plus beau cadeau de Noël: Apres près de 20 ans de recherches, à l'initiative de Ludovic Louis et avec l'aide de...
Publiée par Poppies For Tommies sur Dimanche 20 décembre 2020
Des robes en toile de parachute
Fin décembre, Poppies For Tommies poste sa découverte sur Facebook. Une famille lui confie alors le carnet de Jeanne Deveaux. Âgée de 29 ans en 1944, elle vivait à 80 m du lieu d'atterrissage. "Elle écrit qu'à 3 h 30 du matin, elle entend des fusillades sous ses fenêtres. Cela correspond à une brève riposte de l'équipage. Cela nous a aussi permis de confirmer que c'était bien là", détaille Jean-Baptiste Beaussart. Le témoignage est accompagné de la photo d'une petite fille en robe blanche : "chaque planeur avait un parachute pour l'aider à freiner sa course. Le père de Jeanne l'a récupéré et elle a confectionné deux robes pour sa nièce, Annie". Cette dernière est aujourd'hui toujours en vie.
Le 6 juin 1944, Jeanne Deveaux, alors âgée de 29 ans, raconte l'atterrissage. Des notes personnelles qui sont venues étayer les recherches de l'association.
Encore un très beau cadeau de la famille Mabille/Deveaux. Pierre André, le frère de Jeanne (le petit journal présenté...
Publiée par Poppies For Tommies sur Dimanche 24 janvier 2021
L'association aimerait désormais que ce fait historique soit mentionné sur la place du lotissement qui a remplacé ce qui n'était autrefois qu'un simple champ.
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