Il y avait un peu plus d'une trentaine de délibérations à l'ordre du jour du conseil métropolitain du lundi 8 février 2021. La septième aura mobilisé les débats pendant près de cinq heures. Bien peu finalement, pour résumer un projet qui anime le territoire depuis près de 50 ans. Celui d'une liaison autoroutière à péage entre l'A13 et l'A28 à un milliard d'euros, dont près de la moitié d'argent public, fer de lance du développement économique et du désengorgement de la ville pour les uns, résidu du "monde d'avant" et bétonnage écocide pour les autres. "J'ai un sentiment de honte et de colère", a lancé d'emblée Pascal Houbron, maire de Bihorel, favorable au contournement Est, qui voit dans ce revirement le fruit d'une alliance politique, "pour ne pas dire politicarde", entre les socialistes et les écologistes. "Je crois que le monde change, on ne peut pas utiliser les mêmes solutions qu'auparavant", a conclu le président de la Métropole, Nicolas Mayer-Rossignol, indiquant avoir "sous-estimé l'état de la planète". Finalement, l'abandon du financement du contournement Est de Rouen est adopté par 76 voix pour, 43 contre et quatre abstentions. De quoi sonner la fin de la récréation. L'État, par la voix du préfet, a déjà affirmé qu'il se désengagerait si les élus locaux ne voulaient plus de l'autoroute.
Des alternatives à l'autoroute
Outre le désengagement financier de la Métropole, la délibération propose d'acter certains principes alternatifs. Parmi eux, la mise en place d'un péage pour les poids lourds au Pucheuil sur l'A28, l'interdiction des poids lourds au-dessus d'un certain gabarit dans l'intra-boulevard rive gauche et rive droite, la mise en place de plateformes logistiques dernier kilomètre ou encore la mise en place d'un bus à haut niveau de service sur l'axe Rouen-Barentin sur l'A150.
L'A133-A134 en dates
1972 : Le projet est inscrit au Schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme (SDAU) du territoire.
2005 : De juin à novembre, le projet fait l'objet d'un débat public qui valide le principe de la liaison.
Janvier 2011 : Le projet est retenu dans le cadre du Schéma national d'infrastructures de transport.
2012 : L'État annonce la variante préférentielle, nouveau tracé du contournement.
2016 : Fin de l'enquête publique.
14 novembre 2017 : Le projet est déclaré d'utilité publique par décret.
19 novembre 2020 : Le Conseil d'État rejette les 13 requêtes en annulation déposées contre le décret d'utilité publique.
4 décembre 2020 : Le préfet de Seine-Maritime saisit la Région Normandie, le Département de Seine-Maritime et la Métropole Rouen Normandie pour qu'ils confirment leur engagement financier.
14 janvier 2021 : Le Département de Seine-Maritime confirme son engagement financier de 22 millions d'euros.
8 février 2021 : La Métropole Rouen Normandie se désengage financièrement du projet.
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Merci au président de la métropole et à ses « Amish » écologistes pour avoir sacrifié les intérêts économiques de l’agglomération pour des motifs de basse politique. Conserver sa majorité municipale nécessite en effet certains renoncements.
La mise en place des futures zones à faibles émissions engorgera un peu plus la circulation et accroîtra également la pollution obtenant ainsi l’effet inverse à celui recherché. Nous ne sommes plus à une incohérence près.
Le futur que ces gens nous préparent c’est un pays où nous pourrons respirer l’air pur, mais où il n’y aura plus de travail pour nos enfants.
Ce n’est pas ce nouveau monde que l’on souhaite, je pense.