Stéphane Nappez, président de l'association Baraques Walden coordonne le projet Bowary. Dix auteurs livrent leur propre version du chef-d'œuvre de Flaubert pour le divertissement des lecteurs. Un jeu dont Stéphane explique les règles.
• Lire aussi : En questions. Flaubert 2021 : un an de manifestations pour faire (re)découvrir l'auteur rouennais
Comment est né le collectif Baraques Walden ?
En juin dernier, ce collectif a vu le jour avec l'ambition d'aménager des cabanes d'écrivain à la campagne, qui seraient à la fois des lieux de résidences pour les auteurs confirmés, une pépinière pour les auteurs amateurs et un lieu culturel animé. Pour la manifestation Flaubert 2021, le collectif souhaite promouvoir l'œuvre de Flaubert. Dans ce cadre nous publions une version réduite de Mme Bovary 280 tweets, qui sera ensuite adaptée en version théâtrale par le Groupe Chiendent, avec des jeunes de Saint-Étienne-du-Rouvray pour le Festival Terres de paroles. Les auteurs des tweets participeront aussi à l'exposition du département Mme rêve en Bovary via des témoignages vidéo.
Qu'est-ce que la Twitterature ?
C'est un genre de littérature qui a vu le jour avec Twitter. Dès la naissance de Twitter, les écrivains se sont emparés du média et ont proposé des relectures de textes du patrimoine littéraire. Je me suis moi-même prêté au jeu avec la Twiliade, relecture de l'Iliade en 140 tweets (car à l'époque les tweets étaient limités à 140 signes) et, mandaté par le lycée des Bruyères à Sotteville en 2014, j'ai encadré un atelier de twitterature avec les lycéens qui ont réécrit la Chanson de Roland. Même s'il s'agit au départ d'une aventure un peu potache, c'est finalement un vrai exercice de style car, pour réécrire le texte, il faut s'en imprégner complètement.
Quelle est l'ambition du projet Bowary ?
À partir du 29 janvier dernier, nous avons commencé à poster les premiers tweets. En 280 jours et autant de tweets, dix auteurs vont réécrire l'œuvre de Flaubert, chacun selon leur propre sensibilité. Arno Bertine et moi-même avons eu l'idée de ce projet pour rendre hommage à Flaubert. Il s'agit de désacraliser la littérature, de s'amuser et de divertir le lecteur : c'est un projet plein d'humour, mais c'est surtout un moyen d'encourager à relire Mme Bovary.
Comment donner une unité de style à l'ensemble ?
Les auteurs ont une totale liberté de création. Nous avons divisé Mme Bovary en une dizaine de parties à peu près équivalentes et ils se relayeront pour cette réécriture. Julia Kerninon est la première à s'être prêtée au jeu, Arno prendra le relais à partir du 26 février et ainsi de suite. Les relectures de chacun entrent en dialogue, même si les approches sont différentes, le texte résiste aux tortures qu'on lui fait subir et c'est bien l'esprit de Flaubert qui assure la cohérence du texte. Mme Bovary sera toujours Mme Bovary !
Pratique. Jusqu'au 6 novembre, compte Twitter Baraques Walden, gratuit.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.