Perte de bovins, multiples appels au vétérinaire, dettes financières qui s'accumulent. Tous ces faits marquent le quotidien de Joël Koninck, agriculteur de Courcerault, près de Mortagne-au-Perche. Depuis de nombreux mois, il voit ses vaches mourir les unes après les autres. Il a perdu 180 bovins depuis sept ans. Ce phénomène serait dû à une pollution électromagnétique des nappes phréatiques, sous sa ferme.
Ecoutez ici Joël Koninck :
Après de multiples recherches menées par dix géobiologues sur son exploitation, le constat est sans appel. "Les dommages sont liés à une surcharge d'électricité en provenance de deux passages d'eau souterrains." D'une largeur de 8 mètres de large et à une profondeur de 80 mètres, ces conduits d'eau chargés en électricité mettent en péril le fonctionnement de son exploitation. Les vaches sont en "mauvaises santé" et ne sont plus "rentables", affirme Joël. Sur le seul mois de janvier 2021, l'éleveur a perdu cinq bovins. Son préjudice économique s'élève à 400 000 euros et il doit en rembourser 120 000 à ses deux banques pour solder ses prêts. La difficulté : Joël n'a plus de rentrée d'argent. Une procédure de sauvegarde est envisagée par l'agriculteur pour "rebattre les cartes". Si la raison du problème est bien connue, son origine exacte, elle, ne l'est pas. Aucun coupable potentiel n'est en ligne de mire. Pour trouver quel lobby est l'auteur de ces tensions électriques présentes dans l'eau, Joël s'est rapproché de l'Anast (Association nationale des animaux sous tension). Celle-ci regroupe de nombreuses victimes qui subissent le même sort. Ensemble, ils comptent entamer une procédure judiciaire pour lancer de "vraies recherches". "Elles nous permettront de poser un nom sur mes problèmes", espère l'agriculteur.
"Un agriculteur ressuscité"
Aujourd'hui, Alain Crouillebois aide Joël Koninck par le biais de l'Anast. "J'ai l'impression de vivre une seconde fois", affirme-t-il.
Parmi les adhérents de l'Anast, se trouve Alain Crouillebois, éleveur à Juvigny-Val-d'Andaine. Lui-même a vécu ce "calvaire" pendant huit ans. En 2011, la société Enedis lui propose de retirer les installations électriques aériennes pour les placer sous terre. Il accepte et la firme lui installe une armoire électrique, celle où il est inscrit "danger de mort", rappelle Alain. Après des années de combat en vain pour que l'entreprise retire la source électrique, il engage une partie de ses économies pour déplacer le compteur à une centaine de mètres. "Les mois qui ont suivi, ma production est repartie à la hausse." Aujourd'hui, Alain Crouillebois affirme être un "agriculteur ressuscité", puisqu'il a échappé de peu à la mort. "Il faut savoir que j'ai fait une tentative de suicide."
Ecoutez ici Alain Crouillebois :
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