Front uni, plus que jamais, du monde économique de la Métropole de Rouen sur le projet d'autoroute A133-A134. Alors qu'un vote décisif de la Métropole Rouen Normandie pourrait mettre définitivement fin au projet, lundi 8 février, la Chambre de commerces et d'industrie (CCI), les syndicats patronaux, le port de Rouen et les chefs d'entreprise rappellent leurs arguments, pour l'emploi, pour l'attractivité, pour le désengorgement du centre-ville. Dernier outil à leur disposition, un sondage Ifop commandé par la CCI, qui révèle que 80 % des habitants de Seine-Maritime et de l'Eure y sont favorables. 83 % même pour la Métropole de Rouen ! Qu'importe si le même sondage indique que 81 % des interrogés n'ont jamais entendu parler du projet ou ne savent pas précisément de quoi il s'agit (62 % dans la Métropole de Rouen). "Nos concitoyens ont été poussés à répondre à une question sans en connaître réellement le sens. C'est très malhonnête", fulmine Guillaume Grima, de l'association Effet de serre, toi-même, opposée au projet.
Le péage absent du sondage
"C'est vraiment un projet du XXIe siècle", assure de son côté Xavier Prévost, président de la CPME Normandie, évoquant les 83 % de moins de 35 ans favorables à l'autoroute (84 % n'en ont jamais entendu parler). "Les territoires sont en compétition et les infrastructures sont analysées", explique de son côté Philippe Eudeline, président de Normandie AéroEspace, qui se prononce publiquement pour la première fois en faveur du contournement. "À Rouen, le train, c'est pas terrible et la congestion est compliquée", complète-t-il en invitant au désenclavement du territoire. Et les témoignages de chefs d'entreprise abondent en ce sens. "Étant à Buchy, je ne peux pas embaucher quelqu'un de la rive gauche, c'est trop compliqué", assure Benjamin Goodwin, de Buroespresso.
Quant à la question du péage, absente du sondage de la CCI, pas de doute sur le fait que les entrepreneurs le paieront pour les pro-contournement. "Quand vous passez 30 minutes bloqués dans les bouchons, c'est du salaire que vous versez, une perte de productivité, une usure du véhicule… C'est plus intéressant de régler un péage", assure Benjamin Goodwin. Les particuliers seront-ils quant à eux prêts à payer ? La question n'est pas tranchée. Guillaume Grima regrette cependant que le sondage n'ait pas fait mention "de la possibilité d'alternatives".
La Métropole aura le dernier mot, lundi. Son président, Nicolas Mayer-Rossignol, et ses alliés écologistes, majoritaires, n'ont pas caché leur opposition.
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