Plus le temps passe, plus la table du jardin d'Aurélie Ganet est retranchée dans le fond, loin du bruit assourdissant du parc éolien implanté depuis près de deux ans aux portes du village d'Echauffour. Après des mois de combats menés par un collectif, le vendredi 22 janvier 2021, la sous-préfète d'Argentan Christine Royer a décidé de l'arrêt temporaire des éoliennes, compte tenu du non-respect de la réglementation sonore en vigueur.
À la recherche de temps calmes
Les éoliennes n'étaient pas installées au moment où Aurélie est venue s'installer avec sa famille dans cet ancien couvent, en 2017. "À l'époque, on entendait dire qu'un parc éolien allait être installé sur une petite crête, à une centaine de mètres du village. Mais personne n'y croyait vraiment", se remémore la propriétaire de la bâtisse. Quelques années plus tard, au printemps 2019, la décision est prise et cinq éoliennes, exploitées par la société Voltalia, s'imposent sur cette petite colline située au pied du village. Lorsque le couple apprend la nouvelle, tout s'effondre.
Ces cinq éoliennes font partie du quotidien de la famille sans pour autant y être intégrées. Dès que le vent se lève, les pales émettent le son d'une "machine à laver" en fonctionnement. Les nuits d'été, la famille d'Aurélie ouvre les fenêtres des chambres initialement installées face au parc éolien. "Mais ce n'était plus possible", argue Aurélie. Le bruit sourd des éoliennes empêche la famille de dormir. Pour remédier au problème, ils ont déménagé de l'autre côté de la maison, loin des nuisances sonores. Lorsque la jeune maman passe du temps dans son jardin de 7 hectares à nourrir les animaux, il lui arrive de chercher l'avion qu'elle entend pendant quelques minutes, avant de se rendre compte qu'il s'agit de la turbine d'une éolienne. "C'est surprenant, mais ça m'arrive fréquemment."
"Un projet parti en fumée"
En s'installant à Echauffour en 2017, Aurélie et son mari ont un but : ouvrir un gîte avec de la restauration. Le projet a un fort potentiel sur le papier, de la cuisine de qualité de par les produits de son mari cuisinier, mais surtout l'environnement propice pour les touristes qui cherchent un havre de paix. Tout ça aurait pu voir le jour, seulement le parc éolien a été construit juste en face du couvent, et de ce fait, "le projet est parti en fumée".
L'arrêt temporaire du parc éolien soulage Aurélie, même si elle est persuadée qu'il continuera à nuire.
Ecoutez ici Aurélie Ganet
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