Ouais et alors. Un brin bravache, presque provocatrice, mais surtout 100 % malicieuse. C'est la formule percutante choisie par Laëtitia Henry pour mettre des mots sur la ligne de vêtements qu'elle vient de lancer. Une forme de réponse, surtout, aux regards que certains posent sur sa fille et qui l'ont parfois "interpellée ou gênée".
Après deux premières vies professionnelles dans une pharmacie puis dans le milieu de l'assurance, le quotidien de cette habitante de Saint-Jacques-sur-Darnétal s'est retrouvé chamboulé après la naissance de Raphaëlle, il y a quatre ans. Porteuse de trisomie 21, la fillette lui fait alors découvrir "un tout autre chemin" que celui emprunté par son fils aîné. Rapidement confrontée aux préjugés, cette maman dynamique a décidé de prendre les choses en main.
Changer le regard des gens
"La confection, c'est tout nouveau pour moi, mais j'étais déjà passionnée de mode et de dessin. Je me suis professionnalisée en autodidacte, avec des livres et des vidéos", rembobine-t-elle, quelques semaines après le lancement de la marque. De ce point de départ, Laëtitia Henry ne veut garder aucune rancune : son message se veut "léger, positif et rassembleur". Un petit peu plus disponible après l'entrée de Raphaëlle à l'école, l'entrepreneuse a mûri sagement son projet et pris le temps de rencontrer les bons partenaires "pour faire du vêtement propre, fabriqué en France et conçu en coton 100 % bio".
Depuis, ce sont près de 300 pièces qui se sont écoulées, sur le site internet de la marque. "L'objectif de cette année, c'est d'être référencé aussi dans des points de vente", poursuit la créatrice. Développer cette marque, c'est devenu plus qu'un projet professionnel : "C'est un projet de vie, assure-t-elle. Pour moi, ça dépasse le but mercantile, je veux faire changer les idées et casser les codes." Car la question ne s'arrête pas aux frontières de la trisomie 21 ou du handicap. Dans une société toujours prompte à juger, Ouais et alors est une réponse plus universelle : "Il faut sensibiliser tout le monde au regard qui est porté sur la différence, au sens large. Nous, c'est le handicap de notre fille qui a donné cette envie, mais l'idée, c'est que tout le monde puisse s'approprier ces trois mots."
Émue par les messages de soutien de premiers clients inconnus, Laëtitia Henry est aussi encouragée par ses proches et sa famille. Pour trouver sa première supportrice, il ne faut d'ailleurs pas chercher bien loin. Quand elle enfile son t-shirt pour une petite séance photo, Raphaëlle le clame haut et fort : "Ouais, et alors !"
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