Elle est jeune, ambitieuse et a surtout de l'énergie à revendre pour aider les autres. Élina Koteureu, 23 ans, a lancé en décembre dernier à Caen l'association CV 2 la rue, avec cinq amis. L'objectif est d'aider les sans-abri à trouver un emploi et se réinsérer dans la société.
Accompagner sur le long terme
Depuis neuf mois, Élina effectue des maraudes auprès des plus démunis à travers l'association SOS sans abris. Un point de départ, selon elle. "Cela m'a permis de les rencontrer et de nouer des liens avec eux. On se sent utile et on ouvre les yeux sur la réalité." Chaque dimanche, elle apportait de la nourriture ou des vêtements aux SDF, mais il y avait un hic. "J'étais mal à l'aise avec le fait de faire ça une fois par semaine et de rentrer aussitôt chez moi le soir", témoigne la jeune étudiante. Alors, Élina a souhaité aller plus loin. Selon elle, "50 % des gens dans la rue cherchent un travail et veulent s'en sortir". Dans ce contexte, c'est par le biais de conversations que la jeune femme décèle si une personne veut travailler. Et cela ne se limite pas qu'à celles qui vivent dans la rue. L'association s'adresse à ceux qui sont en détresse de manière générale et qui peuvent vivre dans un logement social. Soulemane Hassane Abderrachid, un Somalien de 30 ans, est le premier à vouloir bénéficier de ce coup de pouce. Il est à la rue depuis plus d'un an et demi à Caen. Élina et les cinq autres membres de l'association l'ont alors aidé à préparer son CV et ont réalisé une vidéo sur les réseaux sociaux. "Le but est de mettre en avant ses compétences et les formations qu'il a suivies - nettoyage et hôtellerie pour Soulemane. Il raconte lui-même son histoire et ce qu'il peut apporter à une entreprise face à la caméra. C'est plus humanisé."
Son propre père était à la rue
L'association s'est lancé un défi : elle n'aidera pas d'autres personnes à la rue tant que Soulemane n'aura pas trouvé de travail. Une manière pour la jeune femme de ne rien lâcher, comme depuis son plus jeune âge. Cet engagement solidaire, Élina le tient de son passé. Son père, avant qu'elle n'arrive dans ce monde, était SDF pendant deux à trois ans. À l'âge de six ans, elle a vécu avec lui pendant un an dans un squat à Caen. "C'est des choses qui marquent, même si à cet âge-là, tout me paraissait normal." Une fois la situation régularisée, elle a voulu donner, comme son père. "Je l'ai toujours vu donner de l'argent aux SDF, 20 voire 30 €. Cela a été naturel pour moi d'aider les autres." Que Soulemane décroche un emploi serait sa première victoire. Leur victoire.
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