De cet événement, il reste aujourd'hui un monument édifié en 1846 en bord de Seine, au Val-de-la-Haye. Jérôme Chaïb et Jean-Louis Letellier ressuscitent dans ce livre un pan d'histoire avec le récit détaillé du retour des cendres de l'empereur et de la construction de la colonne. Jérôme nous dévoile les grandes lignes de l'ouvrage.
Pourquoi dédier un livre à la colonne ?
Habitant le Val-de-la-Haye depuis dix ans, je suis, depuis cette année, adjoint au maire en charge de l'environnement, des espaces verts et du patrimoine. J'ai écrit de nombreux ouvrages sur l'histoire et le patrimoine normand et, avec ce livre, j'ai voulu combler une lacune. En effet, aucun ouvrage documentaire n'avait été édité jusqu'alors au sujet de la colonne. Il s'agit pourtant d'un édifice qui avait fait l'objet de pèlerinage pour les bonapartistes au XIXe siècle. Aujourd'hui, les habitants du Val-de-la-Haye ont même oublié à quoi correspond cette colonne. Il m'a semblé nécessaire de valoriser cet élément du patrimoine de la commune, qui avait jadis fait sa renommée, et c'est pourquoi j'ai sollicité l'aide d'un historien local passionné, Jean-Louis Letellier, pour rédiger cet ouvrage.
Quelles ont été vos sources ?
Une exposition dédiée à la colonne avait été montée en 2018, pour célébrer la restauration de la colonne. Nous avons alors réalisé combien les sources étaient importantes aux archives de la commune, dans les fonds de la BNF (Bibliothèque nationale de France) et aux archives rouennaises et départementales. Par exemple, tous les documents relatifs à la construction du monument sont conservés, ce qui nous a permis de retracer avec précision l'évolution du projet. Nous avons découvert que si le retour des cendres avait coûté près de 60 000 francs/or, il y a eu, paradoxalement, beaucoup de difficultés à rassembler les fonds nécessaires à la construction du monument.
Comment s'est passé cet épisode du retour des cendres ?
C'est une opération politique démesurée ! On choisit de transborder les cendres de Napoléon du paquebot La Normandie au vapeur La dorade au Val-de-la-Haye plutôt qu'à Rouen, car on craignait une émeute. En plein hiver, des centaines de soldats de la garde nationale sont dépêchées pour encadrer l'événement, et des milliers de curieux se pressent sur les berges de la Seine. Mais l'organisation s'est révélée très bancale.
Pratique. Jérôme Chaïb, Jean-Louis Letellier, La colonne Napoléon du Val-de-la-Haye, Wooz éditions, 25 €
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.