Mercredi 6 janvier à Argentan, 24 familles d'anciens déportés ont reçu une encyclopédie pesant 4,2 kg. Elle recense en détail le parcours de 8 971 déportés français lors de la Seconde Guerre mondiale. Parmi eux se trouvaient 317 Normands dont Auguste Bigot, déporté en janvier 1944. 77 ans après, sa famille reste encore émue par son histoire.
Le 23 décembre 1943,
tout s'écroule
Engagé dans la résistance, Auguste Bigot a stocké des armes pour le réseau Buckmaster qui doit son nom au colonel anglais Maurice Buckmaster, chargé d'organiser les 93 réseaux SOE (Special Operations Executive) au moment de la Seconde Guerre mondiale.
Son petit-fils, Dominique Bigot, garde le souvenir d'un grand-père héroïque. "Jusqu'à son arrestation, il a stocké des armes pour aider les services secrets anglais à préparer le Débarquement. Je suis fier de lui."
Arrêté le 23 décembre 1943, Auguste Bigot est forcé de quitter la Normandie pour être déporté au camp de Dora en Allemagne. Créé en août 1943, ce camp de concentration nazi servait à fabriquer des missiles V2 destinés à faire plier un de leurs grands adversaires, le Royaume-Uni. Pendant 16 mois, le quadragénaire d'alors y subira les atrocités des nazis. Malnutrition, manque de sommeil, travail forcé… rythmeront son quotidien. Par "chance", Auguste est rentré vivant mais en piteux état en avril 1945. "Il ne pesait plus que 36 kg. À un jour ou deux près, il mourait", confie son petit-fils.
Comme beaucoup de rescapés, il était incapable de marcher. Ses problèmes de nutrition lui ont donné un ulcère à l'estomac.
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