Les rouages de la sécurité de l'EPR de Flamanville, en construction dans la Manche, sont-ils à la portée de tous ? C'est en tout cas ce que dénonce Greenpeace, dimanche 6 décembre. L'ONG affirme avoir été destinataire de "documents extrêmement détaillés portant sur tous les systèmes de protection" du réacteur nucléaire. Parmi ces milliers de pages, "des plans précis du site de l'EPR de Flamanville, la localisation des caméras de sécurité ou encore des descriptions du système électronique de surveillance" poursuit Greenpeace dans un communiqué. La manière dont elle les a obtenus révèle selon elle "des fragilités très inquiétantes dans le traitement et la circulation de données sensibles au sein d'EDF et de ses sous-traitants".
Interrogé par Médiapart qui publie une enquête détaillée sur ces fuites, le producteur d'électricité estime que "le fait de disposer des plans de la ZAC de Flamanville ou encore de disposer de l'emplacement des caméras ou de détecteurs n'est pas une information protégée ni classifiée, puisque ces informations sont visibles et peuvent être constatées à l'œil nu par tout un chacun sur les sites". EDF ajoute que des personnels habilités peuvent avoir accès à des informations classifiées selon certaines règles précises. "L'entreprise a refusé d'entrer dans le détail des documents consultés" avec Médiapart, indique le média en ligne.
Ces révélations conduisent Greenpeace à estimer qu'il serait "totalement irresponsable, dans ces conditions, de poursuivre les livraisons de combustible nucléaire sur le site de Flamanville", autorisées en octobre par l'Autorité de sûreté nucléaire. Le chargement du combustible doit démarrer à la fin 2022 sur ce chantier qui accuse aujourd'hui dix ans de retard et de multiples surcoûts, pour une facture estimée désormais à 12,4 milliards d'euros.
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