Publié aux éditions Christophe Chomant, ce roman qui se distingue par sa justesse de ton et la qualité de son style tient en haleine. Il retrace les derniers jours d'Étienne Achavanne qui, à la suite d'un acte de sabotage, sera abattu par les Allemands après un simulacre de procès.
Une véritable énigme
Didier Séraffin, natif de Boos, a toujours entendu le nom d'Étienne Achavanne. Une rue de sa commune lui est d'ailleurs dédiée. "J'y faisais les 400 coups quand j'étais enfant, se souvient-il. À l'âge adulte, j'ai voulu en savoir plus sur ce résistant et je me suis heurté à un mur. C'est un personnage dont on ne connaît quasiment rien : ni son histoire, ni ses motivations ! Cela a stimulé mon imagination et j'ai voulu lui rendre hommage en me glissant dans sa peau pour mieux reconstituer ce qu'il a pu vivre jusqu'à son supplice final." Faute de documentation, un traitement romanesque s'imposait. "On sait simplement qu'il était ouvrier agricole et qu'il avait été réquisitionné à l'arrivée des Allemands pour remettre en état l'aérodrome de Boos pour qu'ils puissent l'utiliser." C'est là-bas qu'il commettra son acte de sabotage. Il coupe les câbles téléphoniques qui relient le terrain d'aviation à la Feldkomandatur. Grâce à cela, les Allemands ne seront pas prévenus de l'imminence d'un bombardement anglais qui détruira 18 chasseurs et causera la mort d'une vingtaine d'officiers allemands.
Dans un décor familier
"Je ne veux surtout pas induire le lecteur en erreur, c'est bien une vie imaginaire de ce résistant que j'ai brossée dans ce décor qui m'est familier." Le premier chapitre annonce la mort du héros, puis le livre commence en flash-back à partir du moment où Étienne Achavanne, en exode, est réquisitionné par les Allemands. À chaque jour un chapitre, jusqu'au jour fatal. Au fil des pages, le personnage se dévoile un peu plus. "J'aime imaginer des personnages marginaux, mais dont l'humanité se révèle peu à peu : c'est un récit humaniste emprunt de poésie." L'auteur nous emmène sur les traces d'Étienne Achavanne, de la basilique Notre-Dame de Bonsecours au palais de justice de Rouen, de l'auberge du Réséda au sentier forestier de la colline, du terrain d'aviation au lieu-dit "Maison hantée", à mi-hauteur de la côte de Bonsecours, où il subit l'assaut des balles. Sur ce parcours connu, c'est le parcours de vie d'un homme qui ressuscite sous sa plume.
Pratique. Didier Séraffin, Etienne Achavanne, Christophe Chomant éditeur, 22 €.
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