Depuis 50 ans que le projet de contournement est de Rouen est sur la table, chacun a pu peaufiner ses arguments. Depuis le jeudi 19 novembre et le rejet des recours contre l'utilité publique du projet par le Conseil d'État, les derniers obstacles semblent levés et chacun s'échine à les rappeler. Dans une conférence de presse commune, Chambre de commerce et d'industrie, syndicats patronaux ou associations d'entreprises ont crié leur engagement pour l'autoroute A133-A134, agitant la bannière de l'attractivité, de la compétitivité et de l'emploi. "Le flux routier, souvent décrié, est un flux essentiel dans la compétitivité des ports", estime notamment Christian Boulocher, président de l'union portuaire rouennaise.
Le silence de Nicolas Mayer-Rossignol
En face, les opposants rassemblés en collectif ne désarment pas, pointant l'impact écologique, les reports de circulation qui restent à démontrer et le coût du projet de 886 millions d'euros (en 2015), de l'argent public en majorité. Dans cette habituelle opposition, un silence est devenu particulièrement assourdissant. Celui de Nicolas Mayer-Rossignol, le maire PS de Rouen et président de la Métropole Rouen Normandie, qui s'est clairement positionné contre l'autoroute pendant la campagne, à l'inverse de son prédécesseur du même bord politique, Frédéric Sanchez. "NMR" ne s'exprime pas sur le sujet et les spéculations vont bon train sur sa capacité à garder une majorité sur son opposition au contournement, alors que les acteurs économiques le somment de tenir les engagements de la collectivité.
La question devrait être évoquée lors du conseil métropolitain du lundi 14 décembre, même si les engagements financiers de la Métropole ne sont pas prévus pour le budget 2021.
Repères
Le projet : L'A133-A134 est une nouvelle liaison autoroutière à péage, reliant au nord l'A28 au niveau d'Isneauville et au sud l'A13 et l'A154 près d'Incarville. Une branche du projet prévoit de connecter l'autoroute à la RD18, à proximité du rond-point des Vaches de Saint-Étienne-du-Rouvray.
Financement : Le coût du projet (à réévaluer) a été estimé à environ 886 millions d'euros hors taxe en 2015. 400 millions d'euros doivent être apportés par le concessionnaire, 245 millions par l'État, 157 millions par la Région Normandie, 66 millions par la Métropole Rouen Normandie et 22 millions par le Département de Seine-Maritime.
Utilité publique : Le projet de liaison A28/A13 a été déclaré d'utilité publique (DUP) par décret publié au Journal officiel le 16 novembre 2017. Le Conseil d'État a rejeté les recours contre cette DUP le 19 novembre 2020.
Calendrier : L'État doit désormais choisir l'acteur qui réalisera les travaux et lancer un appel à concessionnaire. Une étape qui devrait aboutir d'ici fin 2022, pour une mise en service potentielle en 2024.
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