Le verdict est tombé dans la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 novembre. Alexandra Richard, 42 ans, a été condamnée à dix ans de prison à Rouen pour "violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner", après avoir mortellement tiré sur son conjoint violent en 2016. "Oui c'était un homme violent", avait estimé dans la soirée l'avocate générale Corrine Gérard devant la cour d'assises de Seine-Maritime, "mais vous ne pouvez pas répondre à la violence par la violence". Dix ans de prison avaient été requis.
Déjà condamné pour avoir tiré sur son rival
Le 16 octobre 2016, Alexandra Richard a tiré sur son conjoint de 36 ans avec un fusil de chasse à leur domicile de Montreuil-en-Caux, alors que celui-ci, alcoolisé, venait de se lever de son fauteuil en la menaçant de lui "défoncer la gueule". Cette mère de trois enfants, dont un qu'elle avait eu avec la victime, était poursuivie pour le meurtre de son conjoint, mais l'avocate générale a demandé une requalification en "violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner". En revanche pour la magistrate, il ne s'agit pas d'un accident, contrairement à ce que plaide la défense. À la barre, l'accusée au casier judiciaire vierge a reconnu avoir chargé l'arme. Mais "qu'il soit décédé, c'est pas ce que je voulais", a assuré Alexandra Richard, qui était en couple depuis environ deux ans avec cet homme, condamné en 1999 pour avoir tiré sur un rival amoureux.
10 jours pour faire appel
Pour son avocate Nathalie Tomasini, qui a été le conseil de Jacqueline Sauvage, condamnée pour avoir tué son mari avant d'être graciée fin 2016 par François Hollande, "Alexandra Richard est une belle personne, c'était la proie idéale. Il y a la domination et l'emprise, l'emprise va permettre les violences physiques, sexuelles, économiques. Elle devait être à son service, que ce soit sexuellement ou pour les tâches ménagères. Il la considérait comme sa pute ou sa gouvernante". "Même en prison, je dormais mieux qu'à côté de lui. Personne ne me frappait", a expliqué Alexandra Richard qui a fait de la détention provisoire. Pour l'avocate des parents du défunt, Rose-Marie Capitaine, en revanche "il y avait des excès chez (lui) mais de là à le présenter comme un tortionnaire, évitons ces excès". Et il n'est "pas possible de retenir l'homicide involontaire ou les coups mortels". "Si c'est pour faire peur, pas besoin de charger le fusil", a-t-elle argué.
Alexandra Richard, qui encourait jusqu'à 20 ans de prison, a dix jours pour faire appel.
Avec AFP.
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