Plus de 15.000 sièges vides, un silence seulement perturbé par le ronronnement de la climatisation, et les rares encouragements ou applaudissements venus des joueurs et de leur entourage --limité à deux personnes--, un prize money amputé de plus de deux millions d'euros (3,7 millions contre 5,8 en 2019): voilà un aperçu du tournoi parisien version Covid-19.
Il y a moins d'une semaine, la Fédération française de tennis (FFT) comptait encore accueillir mille spectateurs quotidiens --la même jauge qu'à Roland-Garros fin septembre-début octobre-- en journée et ne jouer à huis clos qu'en soirée. Mais l'annonce du reconfinement dès le 30 octobre a ruiné ses espoirs.
Ca n'a pas découragé les joueurs français en lice lundi, au contraire: avant les premiers pas de Gaston attendus en soirée face à l'Espagnol Pablo Carreno (15e), Ugo Humbert, Corentin Moutet et Benjamin Bonzi, eux deux bénéficiaires d'une invitation, se sont hissés au deuxième tour.
Humbert, 34e mondial et Tricolore le mieux classé engagé en l'absence de Gaël Monfils et Benoît Paire, est venu à bout 4-6, 6-2, 7-6 (7/1) du jeune et redoutable Norvégien Casper Ruud (27e).
"Ca fait bizarre parce que la salle est très, très grande, mais j'essaie de faire ce que j'ai à faire sur le court et je suis déjà très content de pouvoir jouer. Ca fait vide mais c'est comme ça", commente le Lorrain, qui restait sur un titre à Anvers il y a huit jours, son deuxième de la saison après Auckland en janvier.
"Intimiste"
Il s'agit de sa toute première victoire dans la salle parisienne. En 2018 comme en 2019, il s'était incliné dès le premier tour (contre Mannarino et Dimitrov).
"J'ai aussi réussi à gagner mentalement aujourd'hui", s'est félicité Humbert, qui va s'attaquer à Stefanos Tsitsipas, tête de série N.2 et N.6 mondial, dès mardi soir.
Vainqueur de l'Italien Salvatore Caruso (81e) 3-6, 7-6 (7/2), 6-3 après deux heures et demie de match, Moutet (75e) trouve lui son compte dans ces conditions encore inhabituelles.
"C'est sympa de jouer dans une ambiance plus intimiste. Il y a moins de choses superficielles. On se retrouve avec les personnes qu'on apprécie et qu'on aime", estime-t-il.
Bonzi (180e), lui, a expédié l'Argentin Federico Coria (93e) 6-2, 6-1.
Rafael Nadal, roi absolu de Roland-Garros où il s'est offert une treizième couronne historique il y a trois semaines, mais encore jamais sacré dans l'est parisien et peu en réussite sur dur indoor (un seul titre sur les 86 à son palmarès, à Madrid en 2005), connaît désormais son premier adversaire: il s'agit de son compatriote Feliciano Lopez (64e), tombeur du Serbe Filip Krajinovic (30e) 7-6 (13/11), 6-1.
"C'est un cadeau de jouer contre +Rafa+", se réjouit Lopez, joueur le plus âgé du plateau à 39 ans.
"C'est dommage que la salle soit vide, mais pour mon dernier tournoi de la saison et à ce stade de ma carrière, jouer contre le N.2 mondial, un des meilleurs joueurs de l'histoire, aussi un ami, ça reste une belle récompense, poursuit-il. Pour tout joueur mortel, affronter Rafa ou Roger (Federer) dans un tel tournoi, à 39 ans, c'est une récompense."
Rendez-vous mercredi pour ce duel 100% espagnol. En jeu pour Nadal, obtenir au passage la millième victoire de sa prestigieuse carrière.
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