Les stratégies des deux candidats septuagénaires sont aux antipodes.
Le démocrate Joe Biden, 77 ans, restera toute la journée dans son fief de Wilmington, dans le Delaware, où il a reçu dans la matinée un briefing, par visioconférence, d'experts en santé publique, avant un discours pour présenter son "plan pour battre le Covid-19".
Le président américain, 74 ans, fera lui deux grands meetings de campagne en Arizona, un de ces Etats décisifs pour le résultat de l'élection du 3 novembre.
"Covid, Covid, Covid, chantent à l'unisson les médias de désinformation", a tweeté Donald Trump. "Ils ne vont parler de rien d'autre jusqu'au 4 novembre", lendemain du scrutin, accuse-t-il.
Les Etats-Unis sont le pays le plus lourdement endeuillé par le nouveau coronavirus, avec plus de 226.000 morts, et ils ont enchaîné plusieurs records journaliers du nombre de cas détectés ces derniers jours.
La gestion par Donald Trump de la crise, qui a aussi durement frappé l'économie américaine, est vivement critiquée dans les études d'opinion. Et Joe Biden en a fait son principal axe d'attaque.
"Plus de 225.000 Américains sont morts du Covid-19. (...) Des millions de personnes sont au chômage, au bord du gouffre", a-t-il lancé mardi à Atlanta, en Géorgie. "Et Donald Trump a abandonné", a-t-il ajouté, faisant à nouveau allusion à une petite phrase du chef de cabinet du président, Mark Meadows, qui avait affirmé au cours du week-end que le gouvernement se concentrait sur l'élaboration d'un vaccin plutôt que la contrôle de la pandémie.
Course "bien plus serrée"
Signe des vents favorables pour le démocrate: la Géorgie n'a pas voté pour un candidat démocrate à la Maison Blanche depuis 1992, mais les sondages le donnent cette fois à égalité avec Donald Trump.
L'ancien vice-président de Barack Obama mène dans les sondages nationaux mais aussi dans les plusieurs Etats-clés, qui font les élections aux Etats-Unis en basculant d'un parti à l'autre.
L'écart s'est toutefois resserré dans certains et Donald Trump mène, d'une très courte tête, en Floride. Un enjeu crucial car elle détient 29 voix au collège électoral, sur les 270 nécessaires pour décrocher les clés de la Maison Blanche.
Traumatisés par la défaite surprise de Hillary Clinton en 2016, des démocrate s'inquiètent de voir Joe Biden beaucoup plus sédentaire que Donald Trump.
L'ex-bras droit de Barack Obama, dont l'état de forme est régulièrement source d'interrogations, affirme respecter strictement les gestes barrière. Il se cantonne à de petits rassemblements.
Depuis son entrée en campagne, il s'est tenu au coeur de son message pour se présenter en rassembleur capable de panser les plaies d'une Amérique divisée.
Mais sa chef de campagne, Jen O'Malley Dillon, a toutefois mis en garde récemment: "Dans nos Etats-clés, cette course est serrée, bien plus serrée que ce que l'ont voit dans les sondages nationaux".
Pillages à Philadelphie
Alors que 73 millions d'électeurs, sur les plus de 230 millions d'électeurs américains, ont déjà voté par anticipation, un record historique, Donald Trump n'a plus beaucoup de temps pour renverser la tendance.
L'ancien homme d'affaires, qui se targue d'être le mieux placé pour redresser l'économie, voyait mercredi Wall Street creuser ses pertes après sa pire séance depuis septembre, lundi.
La confirmation lundi par le Sénat de la nomination de la juge conservatrice Amy Coney Barrett à la Cour suprême des Etats-Unis a offert une victoire politique indéniable à Donald Trump.
Et les derniers jours de campagne pourraient voir ressurgir la question des brutalités policières et du racisme.
La ville de Philadelphie, dans l'Etat-clé de la Pennsylvanie, a de nouveau été le théâtre dans la nuit de mardi à mercredi de manifestations et de pillages, après qu'un Afro-Américain de 27 ans, Walter Wallace, souffrant de problèmes psychologiques, a été abattu par des policiers, qui affirment qu'il avait un couteau.
De récents faits similaires, dénoncés par le mouvement Black Lives Matter ("Les vies noires comptent"), avaient suscité des réponses extrêmement contrastées de la part de MM. Biden et Trump, qui se pose en défenseur de la "loi et l'ordre".
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