Roland Giraud est comédien au cinéma et au théâtre. Il est également auteur du livre paru aux éditions Le Passeur, En toute liberté, dans lequel il se confie sur sa vie, sur sa foi.
Roland Giraud
Comment continuer de croire après l'assassinat de votre fille unique Géraldine et de Katia Lherbier ?
Ma femme a vraiment la foi du charbonnier. Nous savons que la foi aide, mais elle n'empêche pas la souffrance, et l'absence est souffrance. Nous sommes pour la normalité des choses : normalement, les enfants meurent après les parents. Quand l'ordre naturel n'est pas respecté, les souffrances n'ont pas de fin… mais on vit quand même.
Alors, comment vivre la souffrance et la foi en même temps ?
C'est un effort permanent qui ne peut se justifier que par des petits moments de plaisirs journaliers, et surtout par le travail. Tous les gens qui ont connu un drame de ce genre se disent : "Est-ce que notre enfant a envie que ses parents souffrent encore plus de l'absence ?" Certainement pas ! Donc si on veut bien croire qu'il ou elle nous voit, on pense, et on est sûr, que l'enfant n'a pas envie que ses parents souffrent doublement de l'absence… en étant handicapés dans leur vie orpheline.
À votre avis, dans quelle matière première l'homme doit-il puiser pour s'accomplir ?
Dans l'attention aux autres. La première vertu chrétienne, c'est ça : ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse. Regarde ton prochain, écoute-le, vois-le, n'aie pas peur de lui. Ne pas avoir peur est une belle vertu, me semble-t-il, qui est la porte ouverte à la tolérance, au respect et au fait de ne pas être raciste. L'attention à l'autre me paraît une vertu chrétienne essentielle.
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